Cancer : l'immunothérapie, nouvel espoir face au mélanome

 Ce cancer est lié dans près de 90 % des cas à une exposition excessive aux UV, dès l’enfance notamment. Mais un quart des personnes atteintes sont diagnostiquées trop tard, à un stade métastatique avancé.
 Ce cancer est lié dans près de 90 % des cas à une exposition excessive aux UV, dès l’enfance notamment. Mais un quart des personnes atteintes sont diagnostiquées trop tard, à un stade métastatique avancé. LP/ FD

    Alors que le soleil manque cruellement ces jours-ci en France, il baigne chaleureusement les rives du lac Michigan à Chicago. Et il est justement beaucoup question de l'impact des rayons solaires sur notre santé lors du grand Congrès mondial annuel de cancérologie de l'Asco (American Society of Clinical Oncology) qui s'est ouvert  dans la capitale de l'Illinois. Les chercheurs impliqués dans la lutte contre le mélanome, ce cancer de la peau provoqué par une exposition trop importante au soleil, fondent désormais de grands espoirs dans les avancées récentes de l'immunothérapie. Classé au 9e rang des cancers, le mélanome touche depuis quatre décennies les populations blanches des pays développés.

    L'apport de l'immunothérapie

    Plus de 9 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. Ce cancer est lié dans près de 90 % des cas à une exposition excessive aux UV, dès l'enfance notamment. Mais un quart des personnes atteintes sont diagnostiquées trop tard, à un stade métastatique avancé. Dans le cas de ces patients, la survie se limitait jusqu'ici globalement à quelques mois. Mais l'arrivée de l'immunothérapie change nettement la donne, notamment lorsque le cancer n'est pas opérable. Et ce grâce à une nouvelle molécule au nom imprononçable : le pembrolizumab. Schématiquement, cet anticorps réactive un récepteur (baptisé PD1) localisé sur les lymphocytes. Ces cellules normalement chargées de déclencher la réponse immunitaire du corps face à une attaque sont comme paralysées face à une tumeur.

    Des résultats encourageants

    Mais une étude internationale, menée pendant trois ans sur 655 patients, montre que cette molécule de nouvelle génération offre des résultats très encourageants comparés aux traitements classiques (chimiothérapie) et aux premières molécules anti PD1 (ipilimumab) apparues en 2011. L'étude, qui sera dévoilée lundi à l'Asco, a été pilotée par le professeur Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l'Institut Gustave-Roussy (Val-de-Marne). Après trois années de suivi, elle montre que 40 % des patients traités au pembrolizumab, dont les 2/3 n'avaient pas répondu aux traitements précédents, sont toujours en vie. Le taux de survie grimpe même à 45 % chez ceux qui n'ont pas reçu d'autre traitement avant. Globalement, 15 % des patients se sont révélés en rémission complète et 89 % le sont toujours au bout de trois ans. Le tout majoritairement sans que les effets secondaires (fatigue pour 40 %, éruptions cutanées pour un quart) se révèlent insurmontables.