Ile-de-France : la tuberculose précipite l’évacuation du camp de migrants parisien

Paris, mardi 31 mai. Dans les prochains jours, environ 1 200 migrants devraient être évacués d’un campement parisien pour être répartis dans différentes communes d’Ile-de-France.
Paris, mardi 31 mai. Dans les prochains jours, environ 1 200 migrants devraient être évacués d’un campement parisien pour être répartis dans différentes communes d’Ile-de-France. (LP/J-B.Q.)

    Quelque 1 200 migrants devraient être évacués des Jardins d'Eole (XVIIIe - XIXe), dans les prochains jours, pour être répartis dans tous les départements d'Ile-de-France (Paris compris) exceptée en Seine-Saint-Denis. Les raisons sont multiples. Les conditions de vie sur place, sous des bâches, mais aussi les conditions sanitaires qui se dégradent. Trois cas avérés de tuberculose ont été signalés et il y a de fortes suspicions pour deux autres. Les personnes atteintes ont été évacuées vers un hôpital. Cette maladie — qui touche les poumons — est contagieuse et susceptible de se propager rapidement à cause de la promiscuité. Il y a donc urgence à mettre à l'abri cette population venue notamment d'Afrique subsaharienne.

    « Ils seront accueillis dans des établissements animés par des équipes sociales », affirme Jean-François Carenco en charge du dossier. Pour le préfet de la région Île-de-France et de Paris, cette décision intervient dans la continuité de la politique menée par ses services depuis des mois. « Il y a déjà 65 centres d'accueil dans toute la région, ce n'est pas une nouveauté », assure-t-il. Mais, faute de places suffisantes dans les délais nécessaires, plusieurs gymnases vont être mobilisés, parfois réquisitionnés. « Ces locaux, ce n'est pas ce que nous voulons mais ils sont nécessaires dans certains endroits. Ce n'est en rien une solution et cela ne devra pas excéder une durée d'un mois », précise le haut fonctionnaire. La décision semble pourtant bien avoir été prise dans la précipitation. Les villes concernées ne l'ont appris que ce jeudi. Les associations humanitaires ont été conviées à une réunion préparatoire le matin pour l'après-midi. Les premières arrivées ont même été envisagées moins de 24 heures après ce rendez-vous. Ce vendredi soir, la préfecture de région refusait cependant de communiquer les localisations et l'étendue du dispositif d'accueil. Mais selon nos informations, 200 migrants devraient ainsi être hébergés dans des gymnases de Bezons et Cergy (Val-d'Oise), 300 à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) et d'autres encore à Versailles (Yvelines).

    Une annonce qui a déclenché la colère de certains maires. « Trop c'est trop », tweetait Georges Mothron, maire (LR) d'Argenteuil, envisagé comme commune d'accueil provisoire. Même grogne chez Hugues Portelli, président (LR) de l'union des maires du Val-d'Oise, qui dénonce une opération de communication politique.