Il a fallu sept ans à l’Indien Jyoti Bansal pour obtenir sa carte verte et pour pouvoir enfin lancer sa société. Aujourd’hui, AppDynamics Inc., qui conçoit des logiciels pour aider les entreprises à surveiller les performances de leurs applications en réseau, pèse 1,9 milliard de dollars. Au cours des sept premières années qu’il a passées aux Etats-Unis, Jyoti Bansal aurait pu perdre son visa de travail H-1B – et être obligé de quitter le pays – s’il avait laissé tomber son job pour créer sa propre boîte, explique The Wall Street Journal.

“Qui est prêt à investir dans une entreprise si son fondateur n’est pas assuré de pouvoir rester aux Etats-Unis ?” Telle est la question posée par une étude de la National Foundation for American Policy, un think tank américain, qui montre que plus de la moitié des start-up basées aux Etats-Unis et évaluées aujourd’hui à 1 milliard de dollars minimum ont été lancées par des immigrés.

Parmi les quarante-quatre entreprises citées : Uber, basée à San Francisco, Palantir Technologies Inc., spécialisée dans l’analyse des données, ou encore SpaceX. Quarante-quatre entreprises qui pèsent au total 168 milliards de dollars et qui ont créé en moyenne 760 emplois chacune aux Etats-Unis. L’étude estime en outre que plus de 70 % des postes de gestion ou de développement de produits clés dans ces entreprises sont également occupés par des immigrés.

L’importance du fameux visa H-1B

L’économie américaine pourrait bénéficier encore davantage des talents d’entrepreneurs nés à l’étranger s’il leur était plus facile d’obtenir des visas, plaide Stuart Anderson, auteur de l’étude. “Mark Zuckerberg et Bill Gates ont déjà appelé à augmenter le nombre de visas H-1B, qui permettent à des étrangers qualifiés de rester dans le pays”, rappelle de son côté The Wall Street Journal.

Actuellement, 85 000 visas H-1B sont accordés chaque année. Ce sont les employeurs qui doivent en faire la demande pour le compte des salariés qu’ils souhaitent embaucher. En 2015, 233 000 demandes ont été déposées.

La question de l’immigration est au cœur de la campagne pour l’élection présidentielle. Elle oppose Donald Trump et Hillary Clinton, le premier proposant notamment de rendre plus difficile l’obtention d’un visa H-1B.