La persistance de la tradition du mariage d'enfant en Inde

Is this child marriage? Image from Flickr by Naga Rick (2009) CC BY-NC-ND

Voici un “mariage” d'enfant. Image de Flickr par Naga Rick (2009) CC BY-NC-ND

Les vendeurs de tentes ou chapiteaux de toile de l'Etat du Rajasthan, dans l'ouest de l'Inde, se sont ligués contre le mariage des enfants. Plus de 47 000 de ces commerçants ont déclaré publiquement qu'ils ne fourniraient pas de tentes pour les cérémonies quand les fiancés sont des enfants, qu'ils exigeraient des actes de naissance pour attester de l'âge des futurs conjoints et que, s'ils découvraient qu'un mariage d'enfants est en voie de réalisation, ils le signaleraient à la police.

En Inde comme dans d'autres régions du monde, le mariage des enfants est un grave problème de société. La loi de 2006 interdisant le mariage des enfants les protège, en théorie, contre cette pratique. Cette loi stipule que l'âge légal pour le mariage est de 18 ans pour les filles et 21 ans pour les garçons. Malgré cela, l'Inde se situe au treizième rang des pays pratiquant le mariage des enfants selon un rapport du Centre international de recherche sur les femmes (ICRW en anglais). Le recensement de 2011 a révélé que près de 17 millions d'enfants entre 10 et 19 ans (soit 6 % de ce groupe d'âge) étaient mariés.

Le gouvernement a mis en place des actions pour freiner le mariage des enfants, dont l'annonce de mesures d'incitation pour retarder les mariages. Et pourtant, dans des villages très pauvres, les filles continuent à être mariées avant l'âge légal, les familles se débarrassant par ce moyen de bouches à nourrir. Une vidéo confidentielle, récemment rendue publique, montre une fillette de cinq ans en pleurs parce que ses parents l'obligent à se marier avec un garçon de onze ans. Cette vidéo a été tournée lors d'une cérémonie collective à Chittorgarh au Rajasthan. Son contenu a soulevé l'indignation sur les réseaux sociaux.

De très nombreuses personnes ont manifesté en ligne leur soutien aux déclarations des commerçants et leur opposition au mariage des enfants. Kiran Agarwal a publié le commentaire suivant sur Facebook en insistant sur le fait que la communauté dans son ensemble devait travailler pour obtenir la disparition de cette vieille tradition :

How can we call ourselves progressive where such evil custom of society thrives. We all shall be vigilante in our respective localities so that our local authorities can take necessary steps to curb it.

Comment pouvons-nous être appelés progressistes dans une société où une tradition aussi malsaine persiste ! Nous devons tous rester attentifs dans les lieux où nous vivons à ce que les autorités locales prennent les mesures nécessaires pour stopper cette pratique.

Et Mimu Chakraborty a écrit ce qui suit :

India will call developed country on that day when they will think about child education not about her marriage after birth of a girl child

L'Inde pourra être considérée comme un pays développé le jour où l'on pensera d'abord à l'éducation des enfants avant de parler mariage dès la naissance d'une fille.

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