Paris : la future « autoroute » à vélos prend vie à Bastille

Boulevard Bourdon (IVe), ce mardi 17 mai. Larges de 4 m, les pistes du futur REVe (réseau express vélo) offriront aux cyclistes près de 30 % d’espace de plus que les voies cyclables « classiques ».
Boulevard Bourdon (IVe), ce mardi 17 mai. Larges de 4 m, les pistes du futur REVe (réseau express vélo) offriront aux cyclistes près de 30 % d’espace de plus que les voies cyclables « classiques ». (LP/B.H.)

    L'équipement, fraîchement terminé, ne sera officiellement inauguré que dans plusieurs jours. Mais les cyclistes sont déjà très nombreux à tester (et à apprécier) la nouvelle piste aménagée sur le boulevard Bourdon (IVe), le long du port de l'Arsenal. Logique : cette nouvelle voie dédiée, c'est en quelque sorte le « pavillon témoin » des futurs aménagements cyclables de la capitale.

    Protégée des voitures par un séparateur, bidirectionnelle et surtout très large (2 m par sens, contre 1,5 m sur les pistes classiques, pour permettre les dépassements entre cyclistes), la nouvelle voie préfigure les « autoroutes » à vélo dont Paris va se doter à l'horizon 2020. Joliment baptisée REVe pour Réseau Express Vélo (150 M€ pour l'ensemble du plan vélo), ce programme d'aménagements routiers a été voté par la Ville en avril 2015. Il se traduira par la création de 45 km de grands axes cyclables sécurisés (du nord au sud, d'est en ouest et le long de la Seine) conçues pour « doper » la pratique du vélo en ville.

    Pour l'heure, seuls les 600 m du boulevard Bourdon (et un petit tronçon sur les quais de la rive gauche au niveau de la BNF) ont été réalisés. Mais à la mairie, on promet un changement de braquet dans le rythme des aménagements au 2e semestre 2016 et surtout début 2017.

    LP/Infographie

    « Nous sommes en discussion, depuis plusieurs mois déjà, avec la préfecture de police pour réfléchir à l'insertion de ces nouvelles pistes sur les grands axes », insiste Christophe Najdovski, adjoint (EELV) à la maire chargé des déplacements, en soulignant que les études portent actuellement sur la rive gauche (boulevards Saint-Michel et Leclerc) et la rue de Rivoli.

    Des axes où l'aménagement d'une piste cyclable « king size » (nécessitant la suppression d'une file de circulation auto) sera sans doute plus complexe qu'à Bastille. Dès le vote du plan vélo en 2015, Jean-François Legaret, maire (LR) du Ier s'était inquiété de la création d'une double piste à Rivoli en plus du large couloir de bus (ouvert aux cyclistes).

    « Il faut les deux », assume Christophe Najdovski. « Si on veut que le vélo cesse d'être un mode de déplacement marginal, il faut réaliser des aménagements cyclables de qualité… et continuer à mieux partager l'espace public. On tourne la page du trafic de transit au centre de Paris », conclut l'élu.