Non, cet enfant torturé n’est pas un musulman rohingya birman

Les musulmans issus de l’ethnie Rohingya sont particulièrement persécutés en Birmanie, ce dont témoignent régulièrement de nombreuses images. Mais elles comportent leur lot d’erreurs : ces derniers jours, une vidéo montrant un enfant frappé et humilié par d’autres a émergé sur les réseaux sociaux, présentée par plusieurs médias arabophones comme celle d’un petit Rohyngya victime de sévices en raison de sa confession.

La vidéo a été postée sur YouTube le 2 juin dernier. On y voit un petit garçon enchainé à un mur tandis que deux autres enfants, plus âgés que lui, lui assènent des coups de pied, des gifles et tentent de le brûler avec une cigarette. En fond sonore, on entend une voix off réciter des passages du Coran.

Nous avons choisi de publier des captures d'écran uniquement de cette vidéo particulièrement choquante.

Sur plusieurs sites d’information, c’est la même formulation qui revient pour décrire cette vidéo. "C’est un enfant musulman de Birmanie. Ils ont tué sa famille, puis l’ont séquestré chez eux afin que leurs enfants puissent s’amuser avec", affirment notamment le site yéménite Alkhabar et le site koweïtien Derwaza.

Si cette vidéo de maltraitance est bien réelle, elle n’a en revanche rien à voir avec les musulmans de Birmanie. C’est ce qu’affirme@No_Rumors, un compte Twitter tenu par des activistes saoudiens spécialisés dans les intox. En faisant une recherche à partir de son tweet, nous avons retrouvé cette vidéo publiée sur le site d’information anglophone chinois Shanghaiist, qui l’avait relayée en juin 2015. Le site expliquait à l’époque qu’elle avait été filmée par des collégiens de la ville de Qingyuan, dans la province de Zhejiang, au sud de Shanghaï. La police avait pu identifier la victime ainsi que quatre adolescents qui participaient à ce passage à tabac.

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Les Rohingyas sont aujourd’hui considérés par l’ONU comme l’une des minorités les plus persécutées au monde.

Depuis 1978, des centaines de milliers d’entre eux ont fui la Birmanie afin d’échapper aux persécutions des moines extrémistes bouddhistes – courant religieux majoritaire dans le pays.

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En 2012, des affrontements entre bouddhistes et Rohingyas ont fait plus de 200 morts dans l’État du Rakhine.

Les Rohingyas sont apatrides en Birmanie, où ils sont considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh. Ils n’ont pas accès à l’éducation ou encore au marché du travail et vivent dans des camps de réfugiés en Birmanie et au Bangladesh.