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Santé

Comment les bactéries intestinales influencent la prise de poids

Le mécanisme par lequel le microbiote intestinal favorise l'obésité en cas de régime hypercalorique vient d'être découvert chez le rat.
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Microbiote
Villosités de l'intestin (grossissement x160)
© Inserm, K. Haffen

SYSTÈME NERVEUX. Une étude vient de mettre au jour un nouveau mécanisme par lequel le microbiote intestinal augmente la sécrétion d’insuline, celle d'une hormone stimulant l’appétit, et donc influence la prise de poids. Ces travaux, publiés dans la revue Nature par des chercheurs américains de la faculté de médecine de l’université Yale (Connecticut), ont été menés chez des rats nourris avec des aliments riches en graisses. Ils constituent une avancée importante dans la compréhension des liens entre microbiote intestinal et obésité.

La flore bactérienne intestinale de ces rongeurs suralimentés a provoqué une augmentation d’acétate, un acide gras à courte chaîne, qui a entraîné une stimulation de la sécrétion d’insuline en réponse à un taux élevé de glucose.

Un cercle vicieux entre intestin-cerveau-système nerveux parasympathique

L’équipe de Gerald Schulman a pu montrer que le microbiote intestinal est responsable, via cette surproduction d’acétate, d’une activation du système nerveux parasympathique (encore appelé nerf vague). Celle-ci favorise à son tour une production chronique excessive d’insuline et une sécrétion anormale de ghréline. Cette dernière, sécrétée par l’estomac, est la seule hormone digestive orexigène, autrement dit stimulant la prise alimentaire. Un cercle vicieux est ainsi enclenché entre intestin-cerveau-système nerveux parasympathique.

Ces résultats montrent donc que le microbiote intestinal de rats recevant une alimentation hypercalorique entraîne une activation du système nerveux parasympathique, qui conduit finalement à une prise alimentaire excessive et compulsive (hyperphagie) et à l'obésité. Il en résulte également chez ces rongeurs une élévation anormale des triglycérides et une surcharge lipidique dans le foie et les muscles. Ces travaux expérimentaux chez le rat laissent espérer que l'on puisse un jour lutter contre l’obésité en ciblant tel ou tel rouage de ce mécanisme impliquant l'acétate dans l'axe intestin-cerveau et jusqu’alors inconnu.

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