SANTEToulouse: Ces «incidents» nucléaires plutôt suprenants

Toulouse: Les «incidents» nucléaires ne se produisent pas toujours où on les attend

SANTELa moitié des incidents traités dans la grande région par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) se sont produits hors des centrales : dans des établissements de soin ou des entreprises…
Des substances radioactives dans un laboratoire.
Des substances radioactives dans un laboratoire. - F. Durand - Sipa
Hélène Ménal

Hélène Ménal

La centrale nucléaire de Golfech a été contrôlée à 12 reprises en 2015 par les inspecteurs de l' Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Quatorze « événements » - autrement dit incidents - s’y sont produits (contre 23 en 2014). Tous classés au niveau zéro dans l’échelle de gravité qui en compte 8, sauf un, de niveau 1.

En fait, sur la centaine d’incidents traités par l’ASN dans la grande région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, la moitié sont survenus dans ce que l’on appelle le « nucléaire de proximité ». Sur des appareils de radiothérapie, dans des laboratoires de recherche ou encore l’industrie.

Une opératrice irradiée dans une PME

D’ailleurs l’accident le plus grave répertorié s’est produit le 31 juillet 2015 dans une PME de Colomiers qui utilise la « gammagraphie », un procédé qui consiste à vérifier la bonne qualité des soudures par rayon X.

Une opératrice est rentrée dans la cabine, dont l’alarme défaillante avait été débranchée, et y a travaillé alors que l’appareil était en marche. Elle a reçu 82 millisieverts de rayons ionisants alors que la limite réglementaire pour les professionnels et de 20 mSv par an.

Cet accident accroît ses « chances » de développer un cancer dans les 10 ans et au-delà. L’événement a été classé au niveau 2, comme une dizaine d’autres cas par an en France.

Des chirurgiens très exposés

L’ASN reste donc préoccupée par l’utilisation des appareils ionisants dans l’industrie. Mais elle s’inquiète aussi de la santé des chirurgiens. En particulier pour ceux qui utilisent l’imagerie médicale pour guider les interventions.

Certains praticiens opèrent toute la journée, « les mains dans souvent dans faisceau », et sans forcément accrocher un dosimètre à leur blouse. En 2015, l’ASN a réalisé 31 inspections dans les établissements de soin la région en prêchant la « culture de la radioprotection ».

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