Que sont devenus les migrants évacués lors des vingt-trois démantèlements de campements qu’a connus Paris depuis le 2 juin 2015 ? La préfecture d’Ile-de-France a arrêté au 2 juin – avant l’évacuation des Jardins d’Eole – un état des lieux qui permet de mieux comprendre comment agissent les services de l’Etat et d’observer la faible fluidité entre l’Ile-de-France et les autres régions.
En un an, 9 127 propositions d’hébergements ont été faites. Ce qui ne signifie pas que 9 127 migrants ont été hébergés, puisque certains ont été évacués jusqu’à cinq fois. Cela veut dire que l’hébergement vers lequel ils ont été conduits ne leur convenait pas. La préfecture de région n’a pas comptabilisé ces doublons, qui se trouvent en fait dans les 1 223 départs qui ont eu lieu aux lendemains de ces évacuations.
Jean-François Carenco, le préfet de Paris, a séparé le total des hébergements offerts en deux grands groupes. D’un côté, 4 769 sont encore dans le dispositif d’accueil d’Ile-de-France ; de l’autre, 4 358 en sont sortis. Il suffit d’observer tour à tour ces deux groupes pour comprendre la répartition des exilés parisiens et observer que l’affirmation du gouvernement – « 90 % déposent une demande d’asile » – est fausse.
Si l’on s’intéresse au groupe resté en Ile-de-France, 2 300 ont engagé une démarche de demande d’asile, 438 ne veulent pas et « sont exclus au bout de trois mois, alors qu’ils devraient l’être au bout d’un mois », précise M. Carenco. Les 2 031 autres avaient une demande d’asile en cours, alors même qu’ils étaient sur les campements. A ce titre, le respect de la loi aurait voulu qu’ils soient hébergés. Au sein de ce groupe, 1 394 ont été dirigés vers une place en centre d’accueil pour demandeur d’asile, 182 en dans le dispositif d’hébergement d’urgence qui leur est destiné et 436 qui avaient déjà obtenu l’asile, ont été orientés vers un centre pour réfugiés.
Dans le groupe des 4 358 migrants sortis des hébergements d’Ile-de-France, 413 ont accepté de partir en province dans un centre d’accueil et d’orientation ; 964 autres ont trouvé place au sein du dispositif national de l’asile, ailleurs en France, comme 712 réfugiés statutaires et 10 mineurs isolés.
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