Comment le stress se transforme en peur
Des chercheurs ont identifié le mécanisme cérébral par lequel un événement stressant peut se transformer en une peur persistante et irrationnelle, voire devenir un traumatisme.
L’adiponectine, produite par les cellules graisseuses, « éteint » la peur associée à une situation traumatisante. La voie vers un traitement du stress post-traumatique ?
Oublier un événement traumatisant, ou vivre avec normalement, n’est pas évident. On estime que près de 10 % de la population souffrira d’un syndrome de stress post-traumatique au cours de sa vie. La peur associée à la situation de stress reste alors si forte que le souvenir devient une obsession, même quand la menace a disparu, ce qui peut provoquer anxiété, dépression ou autres troubles psychiques. Les médicaments sont rares et les thérapies pas toujours efficaces. Xin-Yun Lu, de l’École de médecine de l’Université du Texas, et ses collègues viennent de montrer qu’une hormone produite par les cellules graisseuses, l’adiponectine, suffit à « éteindre » la peur. Elle pourrait représenter un traitement potentiel.
Les chercheurs ont conditionné des souris à une situation traumatisante : elles recevaient un choc électrique dans une pièce donnée, si bien que le lendemain, elles évitaient ce lieu. Puis ils ont réhabitué les rongeurs à cette pièce en les y plaçant tous les jours, sans choc électrique. Au bout de quelques temps, les souris n’étaient plus effrayées et exploraient spontanément l’endroit. Mais certaines souris génétiquement modifiées pour ne plus produire d’adiponectine ou l’un de ses récepteurs continuaient à avoir peur de la pièce où elles avaient subi des chocs électriques, comme si elles restaient « prisonnières » de leur premier souvenir. Et en leur injectant de l’adiponectine dans une région particulière de l'hippocampe, un des centres de la mémoire, les chercheurs sont parvenus à les « libérer » de leur peur.
Si l'on transpose à l'homme, les personnes plus sujettes au traumatisme psychique présentent peut-être des concentrations sanguines et cérébrales en adiponectine plus faibles que les autres ou un défaut d’expression de ses récepteurs. Cette molécule, naturellement produite par les cellules graisseuses, pourrait les aider à oublier la peur. Un brevet est d’ores et déjà déposé.
D. Zhang et al., Adiponectin regulates contextual fear extinction and intrinsic excitability of dentate gyrus granule neurons through AdipoR2 receptors, Molecular Psychiatry, 3 mai 2016.
Des chercheurs ont identifié le mécanisme cérébral par lequel un événement stressant peut se transformer en une peur persistante et irrationnelle, voire devenir un traumatisme.
Le journaliste Jean Hatzfeld a rencontré les enfants des tueurs et des rescapés du génocide rwandais. Son livre explore une question au cœur de certaines recherches modernes : peut-on être traumatisé par des événements vécus par ses parents ou ses aïeux ?
Loin des « rave parties », la MDMA (l’autre nom de l’ecstasy), pourrait bien devenir la première drogue psychédélique autorisée pour un usage médical. Et pas n’importe lequel : le traitement du trouble de stress post-traumatique.
La méthode proposée par un psychologue interroge : un chagrin d’amour est-il un traumatisme, au même titre qu’un attentat, et traitable par des médicaments ?
On vient de comprendre pourquoi les victimes d’agression ou d’attentats sont poursuivies par des souvenirs du drame. Dans leur cerveau, un mécanisme qui sert habituellement à oublier les faits pénibles s’est enrayé.
Un accident, un attentat provoquent parfois des douleurs inexpliquées longtemps après. À l'inverse, des douleurs répétées peuvent engendrer un trauma psychique. Identifier ce lien est essentiel pour guérir.