Rien ne va plus Outre-Manche après la publication dans le quotidien The Independent d’un sondage créditant le oui au Brexit de 55 % d’intentions de vote.

A douze jours du scrutin, le 23 juin, l’écart qui se creuse entre les partisans du maintien du pays dans l’Union Européenne et ceux qui veulent l’en voir sortir se creuse. Une situation qui sème la pagaille dans les rangs du Premier ministre conservateur David Cameron, note The Telegraph. Au 10, Downing Street, c’est l’heure d’un changement de stratégie vis-à-vis de l’ancien maire de Londres Boris Johnson, l’un des plus fervents défenseurs du Oui au Brexit, qui se voit désormais comparé au leader du parti populiste Ukip, Nigel Farage.

La situation est aussi tendue sur les marchés financiers : après la publication du sondage le 10 juin en fin de journée, la Livre Sterling a brutalement plongé de 1,57 %, rappelle The Independent.

Sur le front de la recherche scientifique aussi, c’est l’inquiétude. 13 prix Nobel britanniques ont lancé le 11 juin un appel à la raison, en soulignant que la sortie de l’Union européenne mettrait la recherche scientifique britannique “en péril”, dans une lettre publiée par The Daily Telegraph.

Ces scientifiques, qui comptent dans leurs rangs le physicien Peter Higgs et le généticien Paul Nurse, expliquent qu’une sortie de l’UE entamerait encore des financements déjà très bas pour la recherche. Et que les déclarations des pro-Brexit, selon lesquelles le Trésor comblerait ce trou, sont “naïves”. Pour eux :

 
La recherche scientifique repose sur la perméabilité des idées et des peuples. Elle s’épanouit dans un environnement qui nourrit l’intelligence, minimise les barrières et reste ouvert aux échanges à la collaboration. C’est précisément ce que fournit l’Union Européenne, et les chercheurs le savent fort bien.”