Thomas Müller, le plus célèbre des anonymes
LES STARS ATTENDUES DE L’EURO. Il est l’atout numéro un de la sélection allemande. Pourtant, son aura n’a pas encore atteint celle des Messi, Ronaldo et Ibrahimovic…
Par Nicolas Rauline
Thomas Müller a particulièrement apprécié la dernière finale de Coupe du monde . D’abord, bien sûr, car il est devenu champion du monde. Mais aussi parce que c’était contre l’Argentine, le pays de Diego Maradona. Une longue histoire entre les deux hommes… Quatre ans plus tôt, pour sa première sélection, Thomas Müller avait provoqué la colère de l’idole argentine. Entrant en conférence de presse, celui qui était alors le sélectionneur de l’Argentine, avait eu la surprise de trouver Müller assis à sa place. « Ce n’est pas sérieux. On m’invite en conférence et on fait parler un ramasseur de balles à ma place ? » s’était-il écrié… Le « ramasseur de balles », tout juste 20 ans, provoquait quelques mois plus tard sa chute, en atomisant avec la Mannschaft l’Albiceleste 4-0. Maradona était viré et le monde découvrait Müller.
Extraordinaire en rien, excellent en tout
Maradona a toutefois quelques excuses. Müller n’est pas le genre de joueur qui saute aux yeux, si ce n’est pour son style retro, chaussettes baissées. Le milieu de terrain et/ou attaquant allemand, joueur à tout faire, n’impressionne pas. Il n’a ni les dribbles de Neymar, ni la conduite de balle de Messi, ni l’accélération de Ronaldo, ni le sens de la passe d’Iniesta, mais possède un peu de tout cela. Extraordinaire en rien, excellent en tout. Et, au final, très efficace. A 26 ans, il est d’ores et déjà le meilleur buteur de son club, le Bayern Munich, en Ligue des Champions, devant son glorieux homonyme Gerd Müller, et pourrait bien, dans les années qui viennent, devenir le meilleur buteur de la Coupe du monde, où il a déjà inscrit 10 buts en 13 matchs…
A l’Euro, sa première expérience, il y a quatre ans, fut plus mitigée. L’orgueilleux Thomas Müller voudra forcément prendre sa revanche… Et, dans une équipe allemande très rajeunie, où plusieurs champions du monde ont pris leur retraite internationale (Lahm, Klose, Mertesacker), il fait désormais partie des leaders. Et des ambianceurs. Sur les réseaux sociaux, récemment, pour célébrer l’arrivée de l’Euro en France, il arborait la moustache d’Astérix. Et les entraîneurs de la Mannschaft deviennent fébriles au début de chacun de leur discours, Müller ayant l’habitude de les ponctuer de jeux de mots…
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