Alzheimer : moins de malades, mais aussi de traitements prescrits ?

Alors que le nombre de nouveaux diagnostics diminue, l'association France Alzheimer s'oppose à un éventuel déremboursement des médicaments.

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Un atelier
Un atelier "mémoire" pour des patients atteints de la maladie d'Alzheimer (illustration). © DURAND FLORENCE/SIPA

Temps de lecture : 3 min

Le nombre de nouveaux diagnostics de la maladie d'Alzheimer enregistrés dans la Banque nationale Alzheimer (BNA) a baissé entre 2010 et 2015, alors que les consultations pour simple plainte mnésique ont augmenté. C'est le constat dressé par le Dr Karim Tifraténe et le Pr Philippe Robert du CHU de Nice (équipe Cognition, Behaviour & Technology), lors de la Réunion francophone sur la maladie d'Alzheimer et les syndromes apparentés, qui s'est tenue vendredi à Lyon. Dans le même temps, l'association France Alzheimer s'émeut d'un éventuel déremboursement des médicaments actuellement sur le marché, dont l'efficacité pourrait être déclarée « insuffisante » par la Haute Autorité de santé.

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Commençons par l'information qui semble positive, même si aucune explication n'est fournie : elle émane de la BNA, qui a été créée en 2009 dans le cadre du plan national Alzheimer 2008-2012, dans le but de recueillir l'ensemble des actes réalisés dans les centres et les consultations mémoire ainsi que chez les spécialistes libéraux. 532 structures y participent actuellement et plus de 730 000 personnes ont été vues depuis 2009. Il en ressort que la part des patients avec un nouveau diagnostic de maladie d'Alzheimer diminue, passant d'environ 37,5 % en 2010 à 26 % en 2015. Celle des patients avec une simple plainte de mémoire passe de 10 à 15 %. L'âge moyen des patients avec un nouveau diagnostic reste stable, autour de 76 ans (même si celui des femmes tend à diminuer). Les auteurs de ce travail indiquent qu'il permet d'adapter les pratiques médicales à l'évolution de la situation.

850 000 malades concernés

Et s'il est une « adaptation » que France Alzheimer refuse, c'est bien celle du remboursement des traitements. Dans son communiqué, l'association s'inquiète du fait que la Haute Autorité de santé réévalue actuellement le « service médical rendu » (SMR), en d'autres termes l'efficacité des quatre médicaments anti-Alzheimer actuellement sur le marché. « Quatre ans après la dernière déclassification de ces molécules (leur taux de remboursement est passé de 65 à 15 %), l'institution sanitaire pourrait, cette fois-ci, déclarer leur SMR insuffisant et ainsi tout simplement provoquer leur déremboursement total », note l'association, qui ajoute que de nombreux acteurs de la prise en soins jugent cette décision « risquée et injustifiée ». Il faut quand même souligner que ces traitements sont remboursés à 100 % chez les personnes diagnostiquées, au titre de l'affection longue durée (soit moins de la moitié des patients aujourd'hui traités).

Le principal argument de France Alzheimer se résume en un mot : prévention. Prévenir un éventuel déremboursement et aussi l'évolution de la maladie (autant que faire se peut…). Pour l'association, l'absence de traitement pris en charge (même a minima) par l'Assurance maladie serait préjudiciable aux patients laissés sans réponse thérapeutique (mais il n'y a pas que les médicaments, a fortiori tant que le diagnostic n'a pas été établi), et retirerait l'intérêt du diagnostic précoce (et des recherches destinées à l'améliorer). Enfin, « le déremboursement total aurait une incidence économique limitée sur les finances de la Sécurité sociale, puisque les quatre molécules sont toutes génériques depuis 2016 », précise le communiqué, qui rappelle quand même que 850 000 personnes souffrent de cette maladie.

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Commentaires (7)

  • danmariepoint

    Je ne vous le souhaite pas... Mais si cela était votre expérience vous n'écririez pas que France Alzheimer est irresponsable... Et sujette à question de ses liens avec un laboratoire !
    Cette association est la SEULE en France qui se bat pour assurer un minimum de reconnaissance de cette maladie, de soutien tant aux malades qu'aux accompagnants... LOIN de la Contester... Il faut la SOUTENIR dans toutes ses actions et aussi la Financer... Cela vous évitera de Cotiser pour des aides salariées aux malades!
    Je trouve votre intervention Inacceptable (ma mère est morte de cette maladie qui s'est développée sur 10 ans ! Il lui a fallu des soutiens médicaux, para médicaux et une présence constante auprès d'elle... )
    A moins que vous préfériez que des le diagnostic on Euthanasie ces personnes ?

  • JLL

    Les "médicaments" pour traiter la maladie d'Altzheimer n'ont aucune efficacité, et cette affirmation est basée sur de vastes études de la littérature médicale mondiale, dont cette revue relate les résultats. Alors pourquoi payer des sommes astronomiques pour rembourser des molécules dont la seul efficacité est l'enrichissement des laboratoires, et des actionnaires, et des effets indésirables majeurs sans oublier le coût prohibitif pour la collectivité.

  • siska

    C'est avec une grande attention que j'ai lu l'ensemble des commentaires.
    Mon avis diverge de celles exprimées, car aussi bien, dans mon expérience professionnelle que privée, j'ai pu vérifier sinon l'amélioration des tests du moins la stabilisation des performances chez les malades recevant les médicaments prescrits dans la maladie d'Alzheimer surtout lorsqu'elle est diagnostiquée précocement.
    N'oublions pas que certaines "maladies d'Alzheimer" n'ont en fait rien à voir avec mais sont des démences d'autres types les prescriptions n'ayant alors aucun effet.
    Les associations vivent de leurs cotisations adhérents et apportent à l'entourage de ces malades des conseils et appuis bien nécessaires et utiles dans la vie courante.
    Qui n'a jamais partagé la vie avec un de ces patients peut difficilement imaginer l'enfer subi. L'aidant à lui aussi besoin de soins, au sens prendre soin de lui, pour demeurer performant et donner au malade le meilleur.