argent La Monnaie de Paris frappe les pièces pour l’Arabie saoudite
C’est une vieille dame. La plus vieille de France. Une institution qui remonte très loin dans les livres d’histoire, créée par un édit au nom joyeux : la Monnaie de Paris est née officiellement en 864 avec l’édit de Pitres. Charles II dit le Chauve y décrète la création d’un atelier monétaire parisien attaché à la Couronne, en complément de huit autres ateliers en province.
Beaucoup d’eau a depuis passé sous les ponts de la Seine, et depuis l’ancien Régime, l’atelier parisien, de monarchie en régime républicain, exerce seul pour l’État la mission régalienne de frapper la monnaie courante. Il a aujourd’hui encore le monopole pour les pièces des euros français, fabriquées dans son usine de Pessac, en Gironde, depuis la découpe des flans jusqu’au conditionnement final. 803 millions de pièces sont sorties de l’usine en 2014. Le volume d’euros courants frappés pour la France dans le cadre de la mission de service public de la Monnaie de Paris a représenté 28 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, à 132 M€.
Mais le porte-monnaie de la Monnaie de Paris n’est pas seulement garni d’euros français. L’entreprise frappe aussi des devises étrangères. Un marché fructueux : la production des monnaies étrangères représente actuellement plus d’un tiers des volumes frappés à Pessac, avec 400 à 500 millions de pièces par an. Parmi ses clients figurent le Guatemala, l’Uruguay, Bahreïn, le Sultanat d’Oman, le Liban et l’Ouganda. Et la Monnaie de Paris vient de décrocher un autre gros contrat avec l’Arabie saoudite, pour près de 15 M€, soit 10 % du chiffre d’affaires annuel. La frappe des monnaies saoudiennes débutera à l’automne. Des pièces avec un nouveau design, imaginé par les graveurs de la Monnaie de Paris.