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BangladeshPlus de 3000 arrestations en 24 heures

«Nous avons arrêté 3.155 personnes dont 37 militants islamistes, parmi lesquels 27 membres du Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB),» a précisé A.K.M Shahidur Rahman, inspecteur général adjoint de la police, à l'AFP. «La police a également saisi une arme, des explosifs et des munitions en leur possession», a-t-il ajouté.

Le JMB, groupe interdit, est accusé de dizaines de meurtres de membres de minorités religieuses, d'intellectuels et de défenseurs de la laïcité par les autorités, qui rejettent les revendications . La police a lancé cette semaine une série d'opérations pour tenter d'endiguer ces meurtres, tuant lors de fusillades cinq membres du JMB.

Une cinquantaine d'assassinats ont été commis en trois ans au Bangladesh, la plupart revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI) ou par la branche d'Al-Qaïda en Asie du Sud. Le gouvernement de Sheikh Hasina, soumis à une pression croissante de la communauté internationale pour mettre fin à cette vague de violences, impute ces assassinats à des islamistes locaux, rejetant les revendications des deux groupes djihadistes .

Coups de machette

Vendredi, des inconnus ont tué à coups de machette un employé d'un monastère hindou. Au cours de la seule dernière semaine, une prêtre hindou âgé et un épicier chrétien ont été tués à coups de machette tandis que la femme d'un policier anti-terroriste a été poignardée et tuée par balle. Samedi, Sheikh Hassina a réaffirmé sa détermination à mettre fin aux violences lors d'un meeting de son parti, la Ligue Awami.

«Cela prendra peut-être du temps, mais si Dieu le veut, nous allons reprendre la situation en main», a-t-elle assuré. «Où iront se cacher les criminels ? Chaque meurtrier va devoir rendre des comptes comme nous l'avons fait après la pagaille de 2015», a-t-elle dit, en référence au blocus organisé par l'opposition l'an dernier et qui avait donné lieu à des violences meurtrières.

Répression

Les partis d'opposition ont accusé la police de profiter de la situation pour supprimer toute contestation politique. «Des centaines de militants d'opposition ont été arrêtés lors de l'opération policière», a affirmé à l'AFP Fakhrul Islam Alamgir, secrétaire général du parti nationaliste du Bangladesh (BNP). «Au nom de la répression de militants islamistes, de nombreux citoyens ordinaires innocents ont été arrêtés», a-t-il accusé.

Selon les experts, la vague de répression ayant visé l'opposition, dont le principal parti islamiste Jamaat-e-Islami, a poussé à la radicalisation un bon nombre d'opposants. Le Jamaat est un allié traditionnel du BNP dont la responsable, l'ancienne Premier ministre Khaleda Zia, est poursuivie par la justice pour des incendies criminels commis lors de manifestations antigouvernementales début 2015.

Le Bangladesh, officiellement un pays laïque, compte environ 90% de musulmans. Quelque 8% de sa population est hindoue.

AFP