Boulogne : après neuf ans dans 4 m2, Isabelle attend qu’on la reloge

Boulogne-Billancourt, 2 juin 2016. Vivant dans un local de 4 m2 pour lequel on lui demandait près de 400 € de loyer, Isabelle Mars vient d’effectuer pour la troisième fois des démarches avec l’espoir d’obtenir enfin un logement social.
Boulogne-Billancourt, 2 juin 2016. Vivant dans un local de 4 m2 pour lequel on lui demandait près de 400 € de loyer, Isabelle Mars vient d’effectuer pour la troisième fois des démarches avec l’espoir d’obtenir enfin un logement social. (LP/J.B.)

    Neuf ans déjà qu'Isabelle Mars vit dans 4 m2 à Boulogne-Billancourt. Depuis deux ans, elle attend désespérément une offre de relogement. « Je demande juste un appartement normal, une vingtaine de mètres carrés », lâche-t-elle d'une voix lasse. Avec l'aide du Secours catholique, elle a rempli un dossier Dalo (Droit au logement opposable) le 31 mai dernier. Son espoir, c'est qu'on lui fasse enfin une proposition, sa dernière requête en 2014 n'ayant rien donné. « En raison de documents manquants », justifie-t-on à la préfecture.

    Ayant perdu son emploi l'an dernier, Isabelle a bien peu de chances de parvenir à convaincre un bailleur privé de lui louer un studio. En 2008, un an après avoir emménagé dans le nord de la ville, Ia trentenaire a entrepris les premières démarches pour tenter d'intégrer la filière HLM. Sans succès. « Je suis venue ici, car je n'avais rien trouvé d'autre », explique-t-elle. Le temps a passé et elle ne supporte plus de devoir « survivre » dans ce réduit faiblement éclairé par une lucarne et dépourvu d'autre aération.

    La loi exige un minimum de 9 m2

    Seule amélioration dans son quotidien, elle ne paie plus le loyer de 387 € auquel s'ajoutent 17 € de charges depuis janvier. Grâce à un arrêté préfectoral signé le 4 janvier. Un document dans lequel les services préfectoraux établissent que « le local ne respecte pas les règles générales d'habitabilité et est impropre à l'habitation ». Après enquête menée en octobre 2015 par un fonctionnaire municipal, il ressort que la surface s'étend sur à peine 4,72 m2. Or la loi exige que pièce principale mesure a minima 9 m2. « Dans le contrat de location, le propriétaire a écrit qu'il y a 11 m2 », dénonce Isabelle. Elle peut à peine se déplacer au milieu des vêtements et autres objets qu'elle ne peut qu'entasser faute de rangement. Elle dispose d'une douche et d'un lavabo dans un cagibi, d'un évier et d'une plaque de cuisson. « Les toilettes sont sur le palier », ajoute-t-elle. L'humidité ronge plusieurs endroits. Pressé par les autorités, son bailleur, « un marchand de sommeil » selon la mère d'Isabelle, lui a demandé de partir. « J'aurais dû m'en aller le 1er avril », précise-t-elle. Mais pour aller où ?