Le DSI de l'UEFA nous dit tout sur les dessous technos de l'Euro 2016

Daniel Marion, à la tête de l’informatique de l’UEFA, partage avec L’Usine Digitale les dessous de l’Euro 2016.

L’instance européenne s’installe au-dessus de l’infrastructure des stades et déploie un double réseau de 10 Gbps pour les échanges de flux vidéos avec son centre de broadcast.

Et parce que les applis mobiles sont incontournables, elle a fourni des kits de développement aux différents pays participant.

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Le DSI de l'UEFA nous dit tout sur les dessous technos de l'Euro 2016
Le nouveau stade de Lyon est l'une des dix enceintes françaises à accueillir la compétition.

A quelques jours du démarrage de l’Euro 2016, Daniel Marion est zen. Et pourtant. Le directeur des technologies de l’information et de la communication de l’UEFA (Union des associations européennes de football) a la responsabilité de toute l’informatique de la compétition. Durant le mois que dure l’Euro, l’instance dirigeante du football européen prend la main sur les stades du pays hôte, la France. Mais le DSI a toute confiance dans sa préparation : "Systématiquement, nous installons une surcouche, en quelques sortes, au-dessus des stades. Quand il y a des dispositifs qui fonctionnent en comme la billetterie ou les portiques d’entrée, on les garde. Sinon on installe nos équipements. Mais nous prenons la main sur tout."

Un travail au fil de l’eau

La sérénité du patron de l’informatique du foot européen tient aussi à la nature même de l’UEFA par rapport à d’autres instances sportives. "Le Comité international olympique (CIO) ou la Fédération internationale de football (FIFA) organisent des compétitions tous les deux ans ou tous les quatre ans, explique ainsi Daniel Marion. Nous, nous le faisons en permanence [avec l’Europa league et la Champions league... ndlr]. L’Euro est une suite logique du reste de l’année. L’informatique évolue en continu, et non par à-coups. Pour engager les fans, par exemple, nous apprenons au fil de l’eau. Pas une fois tous les quatre ans."

L’infrastructure de l’événement est néanmoins d’une tout autre envergure. "On arrive et on pose tout pour la télévision, résume le DSI. Il y a énormément de cars régies, de câbles, de caméras, studios - à louer, pour certains -, on crée de toutes pièces un centre pour les medias." Le centre névralgique permanent des échanges vidéos entre l’UEFA, les stades et les ayant droits (90 chaînes de télévisions et autres diffuseurs), c’est l’International broadcast center (IBC), basé Porte de Versailles. Tous les flux filmés sur les stades, y compris en format 4K, passent par là. Il en va de même pour le son en 5.1. Pour l’Euro 2016, la liaison entre l’IBC et les 10 stades est assurée par un double réseau à 100 Gbps (pour la redondance). C’est Orange, partenaire télécoms et sponsor global de la compétition, qui est à la manœuvre. Certains stades, pour certains matches, seront équipés de 38 caméras. "Il y en avait déjà 36 en 2012, tempère Daniel Marion. En revanche, c’est beaucoup plus que pour une compétition habituelle."

Un toolkit de développement d’app

Depuis déjà 10 ans, l’UEFA propose aux télévisions qui n’ont pas les moyens le contenu télévisuel, c'est à dire la diffusion en très haut débit et en mobile, en marque blanche. "Avant, on ne fournissait que le streaming du match, raconte Daniel Marion, aujourd’hui on peut aller revoir un but, l'action depuis une autre caméra ou des ralentis comme on veut. C’est complètement nouveau." Autre nouveauté 2016, le toolkit de développement d’une app fourni aux télévisions par l’UEFA. "En Europe, on a des sensibilités différentes, justifie Daniel Marion. Certains regardent le coach, d’autres les VIP, d’autres encore s’intéressent à un joueur en particulier... Il ne serait pas intéressant que nous développions une app unique pour tout le monde. Il vaut mieux que nous proposions les briques à chaque pays pour qu’ils puissent réaliser la leur."

D’autant qu’entre les éditions 2012 et 2016 de l’Euro, les apps et la 4G mobiles ont pris bien plus d’importance. "De plus, il y a quatre ans, nous avions surtout des applis pour les fans, insiste le DSI. C’est encore le cas aujourd’hui. Mais nous en développons beaucoup pour le B2B. Pour gérer les rotations des volontaires, pour les invités, pour la télévision, etc." Le stade de Lyon pourrait même être le lieu d’une expérimentation inédite : la livraison à la place de nourriture et de boissons commandées en ligne, dans certains espaces. Mais des difficultés organisationnelles plus que techniques demeurent qui pourraient empêcher que cela se concrétise durant l’Euro.

Du Wi-fi pour les VIP et de la 4G pour tous

Côté télécommunications, pas question pour une compétition telle que l’Euro de se satisfaire de l'existant. Il suffit d’avoir assisté à n’importe quel événement au Stade de France pour savoir qu’au-delà de quelques SMS, les échanges renvoient quelques années en arrière ! Mais les stades n’appartiennent pas à l’UEFA qui n’y installe donc ni Wi-Fi, ni antennes mobiles. L’organisateur de l’Euro n’a rien à y gagner (sauf en termes d’image, sans doute) mais les stades et les opérateurs si. Pour le Wi-Fi, l’UEFA prend en charge la mise en place de bornes dans les espaces VIP, dans les tribunes des commentateurs ou pour la presse en général. Sur le bord des terrains, les photographes disposent, eux, de bornes pour envoyer instantanément leurs images. Le stade de Lyon est déjà complètement couvert, mais l'organisateur ne nous a pas assuré que le wifi serait activé pour les matchs. Côté mobile, si Orange est patenaire majeur et grandement impliqué dans l'infrastructure proposée pour la compétition, les quatre grands opérateurs français se sont mis d’accord pour équiper l’ensemble des stades en 4G...

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