VIDEO. Municipales à Strasbourg : la gauche reste favorite

Un duel au goût de revanche se profile entre le sortant PS, Roland Ries, qui garde l'avantage selon notre sondage BVA, et l'UMP Fabienne Keller.

Hôtel de ville de Strasbourg (Bas-Rhin), dimanche. Dans une région aussi bleue que la ligne des Vosges, la ville est un îlot PS isolé.
Hôtel de ville de Strasbourg (Bas-Rhin), dimanche. Dans une région aussi bleue que la ligne des Vosges, la ville est un îlot PS isolé. (LP/Matthieu de Martignac.)

    A Strasbourg, la gauche est bien partie pour s'installer pour la deuxième fois consécutive à l'hôtel de ville. Selon notre sondage exclusif BVA,

    avec une avance confortable : 54 % des intentions de vote au second tour, contre 46 % à l'UMP Fabienne Keller. Un score conforme aux résultats d'une enquête TNS réalisée il y a un mois. En flirtant avec les 55 % de Hollande en mai 2012, notre étude d'opinion confirme l'ancrage à gauche de la capitale alsacienne, îlot PS esseulé dans une région aussi bleue que la ligne des Vosges. Un score d'autant plus méritoire que les listes de gauche ont la vie dure : seulement 40 % des Français veulent leur victoire selon une enquête Ifop parue dimanche dans le « JDD ».

    A moins de six semaines du premier tour, Ries peut aborder la suite avec sérénité. A 69 ans, le candidat PS connaît la propension locale à éjecter sans ménagement les édiles sortants : l'UDF Rudloff en 1989, la PS Trautmann en 2001 et, enfin, l'UMP Keller en 2008 ont payé pour le savoir. Cette dernière réclame aujourd'hui sa revanche.


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    La sénatrice a-t-elle une chance de l'emporter ? Oui, car le match est loin d'être plié. Au premier tour, l'institut BVA place en tête la liste Ries, mais de peu : 34 % des intentions de vote contre 32 % à Keller. En 2008, le socialiste avait enregistré un score canon -- 44 % ! -- au premier tour. Dix points dans la vue, c'est donc assez pour s'inquiéter, même s'il convient de relativiser puisque la gauche non socialiste fait, elle, beaucoup mieux. L'écologiste Alain Jund, victime du vote utile il y a six ans,

    Quant au Front de gauche, absent la dernière fois, il se voit crédité de 5 %.

    (LP/S.Ld.)

    Dans le camp d'en face, le rapport de forces est plus comparable à celui de 2008 : la revenante Keller, 54 ans, fait à peine deux points de moins, mais « si l'on additionne son score à celui de la liste UDI conduite par François Loos, il est légèrement supérieur

    (41 % contre 40 %)

    au résultat enregistré à l'époque », calcule Eric Bonnet, directeur d'études à BVA Opinion.

    La candidate peut en outre espérer éviter le piège fatal d'une triangulaire : avec seulement 7 % des intentions de vote, le FN mené par Jean-Luc Schaffhauser ne paraît pas en mesure de se maintenir. Au second tour, le jeu reste assez ouvert, même si Ries bénéficie d'un meilleur report des voix : 9 électeurs sur 10 de Jean-Claude Val (FDG) et d'Alain Jund (EELV) lui donneront leur bulletin, alors que Keller ne recueillerait que 58 % des votes FN (15 % pour Ries) et 82 % de ceux acquis à Loos.

    (LP/S.Ld.)

    Pas assez pour l'emporter, mais elle peut espérer profiter du climat national : avec un président plus impopulaire que jamais, son adversaire PS aborde la dernière ligne droite avec le vent de face. Le 30 mars, deux styles s'affronteront : bouillant pour Keller, plus consensuel pour Ries. Pour le reste, la balle est -- comme toujours ici -- au centre. Entre l'ancien rocardien Ries et l'ex-UDF Keller, cette municipale ne dérogera pas à la règle.