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Il n’existe aucune preuve pour affirmer que le café favoriserait le cancer

Le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l’OMS, publie, mercredi, une évaluation rassurante, mais met en garde contre les boissons trop chaudes.

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Publié le 15 juin 2016 à 12h34, modifié le 16 juin 2016 à 06h43

Temps de Lecture 3 min.

Le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé, publie une évaluation rassurante, mais attire sur les risques des boissons trop chaudes.

Dans une évaluation rendue publique mercredi 15 juin, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime qu’il n’y a pas de preuve que boire du café favorise le développement de tumeurs malignes, mais estime que les boissons consommées à une température supérieure ou égale à 65 °C sont « probablement cancérogènes pour les humains ». Un résumé de l’étude a été publié le même jour dans The Lancet Oncology.

« Nous avons analysé un millier d’études, dont 500 études épidémiologiques, a expliqué le docteur Dana Loomis, chef adjoint des réunions d’experts du CIRC. Et nous n’avons pas trouvé d’éléments probants en faveur d’un caractère cancérogène du café. Cela nous a conduits à classer cette boisson dans le groupe 3. » Il rassemble les substances considérées comme inclassables quant à leur cancérogénicité.

La précédente évaluation par le CIRC du café remontait à quinze ans et avait conduit à le classer dans le groupe 2B, « possible cancérogène ».

« Association inverse »

Les études analysées portaient sur une vingtaine de cancers, notamment ceux du sein chez la femme, du pancréas, de la prostate, de l’endomètre (corps de l’utérus) et du foie. En ce qui concerne les deux derniers, certaines études ont même mis en évidence une « association inverse », les consommateurs de café ayant un risque plus faible que les personnes qui n’en boivent pas, mais le responsable des « monographies » (évaluations des substances) du CIRC, le docteur Kurt Straif, a précisé qu’il n’était pas possible d’en tirer des conclusions définitives sur un éventuel effet protecteur de la consommation de café.

Le CIRC a également analysé la littérature scientifique disponible sur le maté, l’infusion traditionnelle d’une herbe (Ilex paraguariensis) consommée chaude en Amérique latine. En 1991, le maté avait été classé comme « probablement cancérogène pour les humains » (groupe 2A). Là encore, le CIRC a révisé à la baisse ce classement et a placé le maté dans le groupe 3 (inclassable quant à sa cancérogénicité) lorsqu’il est consommé pas trop chaud (moins de 65 °C).

Tasse de café newyorkaise .

Avis à forte résonance

En revanche, il considère que toutes les boissons chaudes (plus de 65 °C) sont « probablement cancérogènes pour les humains » (groupe 2A). Elles favoriseraient le cancer de l’œsophage. Le mécanisme n’en est pas totalement éclairci, mais les liquides très chauds pourraient endommager les cellules et favoriser ainsi un processus tumoral ultérieur.

Réagissant à la publication de cette monographie qui va dans le sens de sa position de longue date, l’OMS invite néanmoins à se concentrer sur « les facteurs pour lesquels il existe des preuves bien établies de leur rôle causal dans le cancer de l’œsophage et d’autres localisations. Ils comprennent le tabagisme et la consommation élevée d’alcool ».

La prévention de ces expositions réduirait les centaines de milliers, voire les millions, de décès dus au tabac et à l’alcool. « Le cancer de l’œsophage est le huitième cancer le plus fréquent dans le monde et l’une des principales causes de décès par cancer, avec environ 400 000 morts recensés en 2012 (5 % de l’ensemble des décès par cancer) », rappelle l’OMS.

Le CIRC a pour mission d’« identifier les causes du cancer, qui permettront d’adopter des mesures préventives afin de réduire le fardeau et les souffrances liés à la maladie ». Le programme des monographies est un élément central de son activité. Depuis 1971, « plus de 900 agents ont été évalués, parmi lesquels plus de 400 ont été classés comme étant cancérogènes ou potentiellement cancérogènes pour l’homme ».

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Le CIRC s’appuie sur des groupes de travail interdisciplinaires, composés d’experts tenus à des déclarations d’intérêts.

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Parmi les avis récents du CIRC, plusieurs ont eu une forte résonance. C’est le cas de celui caractérisant, en 2015, le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde, comme probablement cancérogène. Ou celui classant la viande rouge dans la même catégorie et les viandes transformées dans celle des « cancérogènes pour les humains » (catégorie 1).

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