En Italie, on libère des mafieux à cause de la lenteur de la justice

Soupçonnés de liens mafieux ou impliqués dans des rackets, trois membres de la Ndrangheta ont été libérés 11 mois après avoir été condamnés en appel.

Source AFP

Trois membres de la mafia condamnés par la justice ont été libérés en raison du retard dans la rédaction des attendus de leur condamnation.
Trois membres de la mafia condamnés par la justice ont été libérés en raison du retard dans la rédaction des attendus de leur condamnation. © AFP

Temps de lecture : 1 min

Trois membres de la mafia calabraise, la Ndrangheta, ont été libérés ces jours-ci en raison du retard dans la rédaction des attendus de leur condamnation, rapporte mercredi le quotidien La Stampa. L'affaire remonte à l'arrestation en juin 2010 de dizaines de personnes soupçonnées de liens mafieux ou impliquées dans des rackets et des appels d'offres trafiqués. Parmi ces suspects, 42 ont été condamnés en 2013 aux assises à de lourdes peines de prison, confirmées dans l'ensemble en appel en juillet 2015.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

La loi italienne impose plusieurs contraintes dans ce genre de situation : d'une part, la détention préventive dans l'attente d'une décision définitive, en général après un recours en cassation, ne peut pas dépasser six années, et d'autre part, les juges ont 90 jours pour déposer les attendus de leurs décisions, afin de permettre d'éventuels recours.

Condamnés à deux reprises et remis en liberté

Débordée, la juge Stefania di Rienzo, chargée de l'affaire à la cour d'assises de Reggio Calabria, avait réclamé et obtenu une prolongation de 90 jours supplémentaires. Mais 11 mois après l'arrêt en appel, les attendus ne sont toujours pas déposés et le délai de détention préventive s'est achevé : plusieurs mafieux condamnés en première instance comme en appel ont donc été automatiquement remis en liberté conditionnelle.

Ils ne sont pas complètement tirés d'affaire : une fois les attendus rédigés, si la cour de Cassation confirme leur condamnation, ils devront retourner en prison.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (4)

  • sergio46

    Reste à savoir combien a touché la juge pour être si "débordée" !

  • guy bernard

    Outil de gestion de processus et dead Line.
    tant que les outils ne seront pas mis en place, on retrouvera ce genre de situation.

  • Simmi

    La lenteur de la justice italienne est une triste réalité qui permet aux malfrats de toutes sortes- mafieux compris- d'échapper souvent à des condamnations par effet de la prescription ou de sortir de prison en cas de détention préventive si les attendus du jugement ne sont pas déposés dans les 90 jours qui suivent le procès. La remise en liberté conditionnelle est souvent l'occasion pour les mafieux de "poids" de s'évanouir ds la nature car ils bénéficient la plupart du temps d'un réseau de complicité leur garantissant protection et en définitive l'impunité