Un homme qui avait agressé une serveuse car elle servait de l'alcool pendant le ramadan, a été condamné à huit mois de prison ferme.

afp.com/Philippe HUGUEN

La sanction ne s'est pas fait attendre. Ce mercredi, l'homme qui avait agressé une serveuse parce qu'elle avait servi de l'alcool pendant le ramadan a été condamné à huit mois de prison ferme.

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Le tribunal correctionnel de Nice a assorti sa peine d'une interdiction de territoire pendant trois ans et l'a condamné à verser 1000 euros à la victime.

Dans la salle du tribunal, la serveuse d'origine tunisienne qui a porté plainte, accompagnée par son patron, ne s'est pas démontée en racontant la scène du 6 juin dernier. "Il m'a demandé pourquoi je servais de l'alcool pendant le ramadan. Je lui ai répondu: "Je fais mon travail", a-t-elle expliqué. Des propos confirmés par le prévenu.

La serveuse projetée à terre

Sur les images vidéo enregistrées par l'établissement, on voit deux individus discuter avec la serveuse. Ali la pointe du doigt au niveau de son visage, puis les deux hommes s'éloignent, décrit le président du tribunal.

Ali revient seul et lui inflige immédiatement "une grosse gifle", poursuit le président, au niveau de la pommette. Le coup, qui ressemble à un véritable coup de poing, projette violemment la femme à terre.

La serveuse a estimé que le Tunisien, Ali E., 32 ans, l'avait menacée de pendaison ou d'égorgement, des propos semble-t-il corroborés par une photo où l'on voit Ali porter sa main sur sa gorge. Le prévenu a pour sa part assuré que la femme l'avait insulté, provoquant sa réaction violente. Aux policiers l'homme a indiqué: "Je lui ai dit que si j'étais à sa place, je me mettrais une corde au cou".

L'agresseur ne respectait pas le ramadan

Quelques jours avant l'agression, Ali avait aussi déclaré au patron du bar: "Il ne faut pas servir d'alcool pendant le ramadan, sinon tu verras ce qui peut t'arriver". Mais le patron d'origine tunisienne, pensant à une allusion à une "vengeance divine", ne s'en était pas ému. "Je n'ai pas à faire à un terroriste, à un islamiste. Le mobile est culturel", a-t-il estimé mercredi, notant qu'Ali lui avait dit qu'il ne respectait pas lui-même le ramadan, buvait des bières et fumait des joints.

Dans le même quartier situé près de la gare de Nice, trois hommes, s'en étaient pris à un boulanger à qui ils reprochaient de vendre des sandwiches au jambon et de ne pas être "un bon musulman". Ils avaient été condamnés à six mois de prison avec sursis en janvier 2015.

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