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En Nouvelle-Zélande, la guerre de l’avocat fait rage

La hausse des prix des avocats, liée à de mauvaises récoltes, a conduit à une recrudescence de vols dans les vergers, qui alimentent un « marché noir » local.

Publié le 15 juin 2016 à 12h25, modifié le 15 juin 2016 à 18h34 Temps de Lecture 2 min.

AFP PHOTO / MARK RALSTON

Rien ne va plus sur le marché de l’avocat néo-zélandais. La mauvaise récolte de 2015 et la demande de plus en plus forte des consommateurs ont créé une forte inflation des prix. Le délicieux fruit vert se vend désormais entre 4 et 6 dollars contre 2 à 3 dollars auparavant. Cela a entraîné une recrudescence de vols dans les vergers, la nuit, à même les arbres.

Le pays du kiwi s’est mis à produire des avocats depuis une vingtaine d’années. Les consommateurs en raffolent (en Australie, l’avocat se mange volontiers sur une tartine à l’heure du brunch, comme le rappelle le Guardian) et la Nouvelle-Zélande a multiplié le montant de ses exportations d’avocats par quatre entre 2005 et 2012, alors que ce fruit ne s’exportait quasi pas il y a vingt ans.

L’appétence des Néo-Zélandais pour les avocats est aussi soudaine que problématique. Selon l’association de producteurs New Zealand Avocado, 96 000 nouveaux foyers ont commencé à en consommer en 2015, alors que le marché est principalement structuré pour l’exportation, et non pour la consommation locale.

Ne pouvant subvenir aux besoins des consommateurs locaux, les producteurs ont vu s’installer un étrange trafic : des avocats sont volés dans les vergers pour être revendus sur un « marché noir ». En pratique, de petites cahutes de fortune sur le bord des routes vendent les avocats volés au prix fort. Parfois, les stocks sont revendus à des restaurants (pour les tartines du brunch, donc).

Opportunisme

Les voleurs secouent les avocatiers pour en faire tomber les fruits sur des draps posés au sol ou les cueillent dans les arbres. Selon le sergent de police Aaron Fraser, interrogé par le Guardian, il y a déjà eu des « vagues » de vols par le passé, mais jamais de cette ampleur. Certains producteurs installent des systèmes d’alarme dans leurs vergers pour décourager les voleurs, ou des lumières automatiques qui s’allument au cas où un chapardeur s’aviserait d’approcher.

La police s’inquiète d’autre part des risques, car certains de ces avocats sont impropres à la consommation. « Les fruits ne sont parfois pas assez mûrs pour être mangés, explique Aaron Fraser. Ou alors, ils viennent tout juste d’être aspergés de produits toxiques. » Philosophe, il ajoute : « Mais les prix sont tellement élevés en ce moment que l’appât du gain est probablement une forte incitation pour certains individus. »

Heureusement, la récolte de 2016 devrait bientôt renflouer le marché local, faire baisser les prix et décourager ainsi le trafic. Selon le directeur de New Zealand Avocado, il ne s’agissait pas, de toute façon, de crime organisé à grande échelle : « C’est un bon moyen de se faire rapidement de l’argent, dit-il, mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’une opération très organisée. C’est plutôt de l’opportunisme. »

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