De la viande de cheval impropre à la consommation, retrouvée en supermarché

Dans la ville de Saint-Lattier dans le département de l’Isère, des marchands de bestiaux achetaient des chevaux à des propriétaires pour les revendre ensuite à des abattoirs. Ces propriétaires pensaient donner leurs vieux chevaux, qui n’étaient plus aptes à réaliser des compétitions, à des individus qui s’occuperaient d’eux jusqu’à la fin de leurs jours. En réalité, ces animaux ont fini dans des plats préparés et vendus dans les grandes distributions. 

Selon les éléments de l’enquête, « il a été établi que plusieurs propriétaires de chevaux avaient été contactés, sur le site du Boncoin, sur lequel ils avaient mis en vente leurs bêtes. Ils ont ensuite reçu la visite des employés de cette société, venus récupérer leurs chevaux. Ces derniers leur assuraient qu’ils allaient finir tranquillement leur vie en tenant compagnie à de vieilles juments ou de jeunes poulains… »  

Hier en début de soirée, le juge d’instruction du pôle de santé publique du tribunal de Marseille a mis en examen 3 personnes soupçonnées « d’escroquerie en bande organisée ». Il s’agit de deux frères ainsi que du fils de l’un d’eux. Depuis plusieurs années, ils auraient établi un trafic de viande de cheval impropre à la consommation. Selon l’enquête, menée par les gendarmes de la section recherches de Montpellier, ce trafic a été identifié à cause d’informations peu fiables concernant la traçabilité ainsi que dans les documents d’identification de certains animaux dans un abattoir de Narbonne dans le département de l’Aude. 

C’est le vétérinaire de l’abattoir qui avait émis ces soupçons. L’ensemble des chevaux concernés était pris en charge par une société spécialisée dans le commerce de bestiaux, appelée « Espace France Cheval », se situant dans la ville de Saint-Lattier. C’est ainsi que les enquêteurs ont pu interpeller les propriétaires de ce domaine.

« Des vérifications ont été menées sur les documents suspects. Des ratures et des traces d’étiquettes arrachées ont été relevées. Ces chevaux n’auraient jamais dû être conduits à l’abattoir. Plus grave encore : les carcasses de ces bêtes ont ensuite été vendues par cette même société à des bouchers chevalins, alors qu’elles n’auraient jamais dû se retrouver dans la chaîne alimentaire », explique l’enquête. 200 chevaux auraient été impliqués dans ce trafic. 

Les gendarmes de Montpellier, en charge de l’enquête ainsi que des membres de la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires de la direction générale de l’alimentation, ont contrôlé plusieurs commerces de bestiaux dans les départements de l’Isère, de la Drôme, des la Sarthe, des Bouches-du-Rhône et des Pyrénées-Orientales. Ils ont arrêté près de 8 personnes.