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« Travailler moins, est-ce vivre mieux ? » : Le sujet le plus « chaud » du bac de philo

L’un des sujets de l’épreuve de philosophie, sur lequel ont planché hier les candidats au bac, était en forte résonance avec l’actualité. Un simple hasard, mais qui a suscité beaucoup de commentaires

Par  et

Publié le 15 juin 2016 à 18h19, modifié le 16 juin 2016 à 10h52

Temps de Lecture 2 min.

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Examen de philosophie de la session 2016 du baccalaureat au lycée Fustel-de-Coulanges, à Strasbourg le 15 juin.

« Nous, on veut travailler tout court, pas moins. » Ewen, 18 ans, candidat au bac S, sort de l’épreuve de philosophie du baccalauréat. A Paris, devant le lycée Claude-Monet (13arrondissement) où l’adolescent était convoqué, mercredi 15 juin, les élèves étaient nombreux, après quatre heures d’épreuve, à confronter leurs idées, à commenter les sujets. L’un des trois soumis à leur réflexion les a particulièrement marqués : « Travailler moins, est-ce vivre mieux ? »

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« J’ai développé une partie sur l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée qui me semble indispensable pour être heureux », explique Ewen. Pour Marianne, 17 ans, le sujet s’est presque « imposé ». La jeune fille a participé à toutes les manifestations contre la réforme du code du travail, sauf celle de ce 14 juin, veille du bac. Sur huit pages, elle a cité, pêle-mêle, « Karl Marx, Friedrich Hegel, Hannah Arendt et Aristote ».

Certes, le « travail » compte bien parmi les notions au programme des trois séries de la voie générale – ES, L et S. Certes, il n’était pas « sorti » depuis plusieurs années. Il ne comptait cependant pas parmi ceux sur lesquels les candidats avaient parié – les « incontournables » que sont la liberté, la vérité, la justice…

Difficile, dès lors, de ne pas faire le lien avec le mouvement contre le projet de loi El Khomri. Pourtant, il n’y a pas de rapport entre l’actualité et le choix des sujets, soulignent les enseignants. La conception des épreuves intervient bien en amont.

« Philosopher implique une mise à distance de l’immédiat »

« Les sujets ne sont pas pensés en résonance avec les événements contemporains, assure Nicolas Franck, président de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public. Reste que chaque notion étudiée renvoie à une expérience commune, partagée. C’est à partir d’elle que se construit la réflexion philosophique. Que cela fasse écho à la vie en société est inévitable, même si ce n’est pas le but recherché ». Lui y a vu une allusion à la formule de Nicolas Sarkozy : « travailler plus pour gagner plus ».

Professeur à Chartres, Simon Perrier est, lui, remonté plus loin dans le temps : « Dans les années 1970, j’ai connu des dissertations interrogeant une société sans travail”. Puis, quand Mitterrand est arrivé au pouvoir et qu’il a été question d’un ministère du temps libre, je me souviens d’un sujet sur temps libre, temps de liberté », se remémore-t-il.

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