Il existait déjà de nombreux indices censés mesurer la compétitivité économique d’un pays, la qualité de vie ou la capacité de ses citoyens à voyager librement à travers le monde. Le cabinet de conseil Henley & Partners s’est associé à Dimitry Kochenov, professeur de droit constitutionnel européen à l’université de Groningen, aux Pays-Bas, pour élaborer un nouvel outil permettant d’évaluer la “valeur objective des nationalités du monde entier” – c’est-à-dire, concrètement, de comparer les avantages associés à la détention de tel ou tel passeport.

Le Quality of Nationality Index (QNI) classe 161 nationalités en combinant sept groupes de critères, qui prennent en compte des facteurs internes (force de l’économie, développement humain, paix et stabilité) et des facteurs externes (diversité des pays où les citoyens peuvent s’établir, liberté de voyager). “Nous mesurons la valeur des nationalités, pas celle des Etats”, tient à préciser Dimitry Kochenov.

Les nationalités européennes au top

“La particularité de cette approche fait que des Etats qui disposent d’un niveau de vie relativement semblable peuvent avoir des positions totalement différentes dans ce classement, commente le quotidien Le Temps, de Genève. Alors que l’Allemagne et plusieurs pays scandinaves dominent le classement, les Etats-Unis apparaissent loin derrière de nombreux pays industrialisés, tout comme Hong Kong, en dépit de l’excellente position occupée par ces deux pays dans le récent classement publié par l’IMD [école de commerce à Lausanne].”

Dans le top 10 figurent l’Allemagne (1re), la Norvège (4e), Ia France (7e) ou encore la Suisse (8e). “Rien d’étonnant que les nationalités européennes dominent le classement, puisque les citoyens des pays qui ont adhéré à l’Union européenne peuvent vivre et travailler librement dans les autres pays membres”, commente le site d’information new-yorkais Business Insider.

Avis aux Britanniques

Les Etats-Unis, quant à eux, se classent à la 28e position, loin derrière les pays de l’Union européenne. Cela pour deux raisons, explique l’hebdomadaire de Londres The Economist : “Un score inférieur en matière de sécurité, en raison de leur arsenal nucléaire et de leur implication dans un certain nombre de conflits armés, et un faible score en matière de liberté d’établissement.”

Quant au Royaume-Uni, l’hebdomadaire adresse cet avis aux citoyens britanniques, qui se préparent à voter, le 23 juin, sur l’opportunité de quitter l’Union européenne ou d’y rester : “Dimitry Kochenov, le concepteur de l’indice, a calculé que le Royaume-Uni passerait du 11e au 30e rang dans le classement, derrière le Japon”, en cas de Brexit.