"L'Europe est à la fin d'une étape", a-t-il déclaré sur la radio RTL. "C'est la fin d'une Europe ultra-libérale qui n'a plus de projet politique", a-t-il ajouté.

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"C'est le coeur de la discussion politique en Grande-Bretagne", a-t-il jugé, soulignant que les Britanniques voulaient "corriger les effets d'une politique ultra-libérale qu'ils ont eux-mêmes défendu, dans laquelle ils nous ont poussé, en particulier il y a dix ans".

"Je crois dans l'Europe mais dans sa refondation", a-t-il poursuivi. "Le projet européen ne peut pas être seulement un projet d'abolition de règles, c'est un projet dans lequel on doit refonder des solidarités, de la vraie régulation, des préférences collectives", a expliqué M. Macron.

"Le sujet (...) n'est pas de savoir si on arrive à être plus compétitifs les uns par rapport aux autres, si on doit ouvrir tel ou tel marché", a-t-il dit. "C'est de savoir si on arrive collectivement à vivre mieux".

Le ministre a par ailleurs jugé qu'il était "important de consulter les gens sur l'Europe" mais il a qualifié la démarche des Britanniques de "dangereuse", jugeant qu'ils avaient "pris en otage le reste de l'Union" européenne.

Il a estimé que même si les Britanniques décidaient le 23 juin de rester dans l'Union européenne, il faudrait "une réaction rapide pour éviter que d'autres pays n'engagent une procédure similaire". "Il ne s'agit pas que le Danemark, les Pays-Bas, la Pologne se mettent à vouloir le même statut", a-t-il dit.

Et si le Brexit l'emportait, M. Macron a estimé qu'il faudrait exiger du gouvernement britannique "beaucoup de clarté".

"C'est un processus (...) sur lequel on a peu de visibilité" mais qui "peut durer deux ans", a-t-il indiqué.

Les Britanniques peuvent choisir de sortir de l'UE tout en continuant "à avoir un accès au marché unique", a dit le ministre, soulignant que cela était déjà le cas pour la Norvège et la Suisse. "Ces pays contribuent au budget de l'UE", a-t-il souligné.

S'ils décident de ne plus contribuer au budget et de n'avoir qu'un traité commercial avec l'UE, "il faudra vraisemblablement revoir le budget de l'Union Européenne", a poursuivi M. Macron.

Interrogé sur les conséquences d'un Brexit sur les secteurs d'activité en France, il a indiqué que sur les services financiers, cela pourrait avoir un "effet positif" pour l'économie française.

"Sur les marchés, cela crée de la volatilité", a-t-il par ailleurs relevé, tout en estimant que cela ne durerait "pas au-delà". "Je pense que nous sommes en capacité collective de rassurer".

Sur une éventuelle dépréciation de l'euro, "c'est bon à court terme pour le commerce international mais il faudra être vigilant", a enfin dit M. Macron, disant ne pas croire à une remontée des taux d'intérêt liée à cet événement.

edy/fka/bir

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