Belgique : inculpation de trois hommes soupçonnés de préparer une attaque terroriste

Douze individus soupçonnés de préparer une attaque ont été arrêtés dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 juin en Belgique, a annoncé le parquet fédéral, confirmant une information de la Radio-télévision belge francophone (RTBF)

Parmi ces douze personnes, trois hommes, Samir C., Moustapha B. et Jawad B., ont été inculpés samedi soir de "tentative d'assassinat dans un contexte terroriste" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste", a annoncé le parquet belge dans un communiqué. Ils ont été placés en détention provisoire.

"Les éléments recueillis dans le cadre de l'instruction nécessitaient d'intervenir immédiatement", avait déclaré le parquet plus tôt dans la journée, sans donner de précisions sur les informations qui l'ont poussé à agir.

Selon la chaîne néerlandophone VTM, les suspects arrêtés dans la nuit sont soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat à Bruxelles pendant la rencontre de l'Euro entre la Belgique et l'Irlande, samedi après-midi.

La RTBF a obtenu des informations selon lesquelles plusieurs des personnes visées par ces arrestations "circulaient en voiture dans le centre de Bruxelles, notamment dans le quartier de la place Rogier", vendredi. C'est à cet endroit qu'est installée la fan zone depuis laquelle les Bruxellois peuvent suivre les matchs des Diables rouges.

"Les arrestations et perquisitions ont été menées cette nuit dans plusieurs communes bruxelloises, comme Schaerbeek, Molenbeek, Zaventem notamment, mais également en Wallonie et en Flandres", rapporte Joana Hostein, correspondante de France 24 à Bruxelles.

Ni arme ni explosif découverts

Une quarantaine de lieux et 152 boxes de garage ont été perquisitionnés, a affirmé le parquet, mais "jusqu’à présent, ni arme ni explosif n’ont été découverts".

"On en sait pas plus sur l'identité des personnes interpellées, ni si elles sont liées aux attentats de Paris et de Bruxelles", affirme Joana Holstein. "Plusieurs personnes étaient visées et suivies depuis plusieurs jours. Elles sont soupçonnées de faire partie d'une cellule qui avait la volonté et les moyens de commettre un attentat", croit savoir la RTBF.

Néanmoins, Claude Moniquet, ancien membre de la DGSE et président du Centre européen de renseignement stratégique et de sécurité (ESISC), affirmait samedi soir sur France 24 que deux cellules étaient visées par l'opération qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, mais qu'"une seule cellule a pu être mise hors d'état de nuire", rapportant les informations "d'une source haut placée et bien informée au parquet" belge.

Ce coup de filet intervient quelques jours après la publication dans la presse d’une note de la cellule antiterroriste belge transmise à tous les services de police du pays et faisant état d’une menace jihadiste "imminente" visant la France et la Belgique. Selon cette note, des jihadistes du groupe État islamique (EI) auraient récemment quitté la Syrie pour commettre des attentats sur les sols belges et français. Une information qui n’a pas été confirmée par le parquet.

De son côté, l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam) n’a pas jugé nécessaire de réévaluer le niveau de menace qui est toujours au niveau 3 sur 4, ce qui signifie que la menace est vraisemblable mais pas imminente", indique Joana Holstein.

"Détermination et sérénité"

"Le message que nous donnons est un message de détermination mais aussi un message de sérénité et de calme, a affirmé le Premier ministre belge, Charles Michel, lors d'une conférence de presse. Les différents événements qui sont prévus durant les prochains jours sont maintenus avec des mesures de sécurité complémentaires."

 "Des personnalités" belges font ainsi l'objet d'une protection renforcée, a indiqué samedi à l'AFP une source proche des autorités, sans en dévoiler l'identité.

Selon la RTBF et le quotidien flamand Het Nieuwsblad, le Premier ministre, le chef de la diplomatie, Didier Reynders, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, et le ministre de la Justice, Koen Geens, ainsi que leur famille, font partie de la trentaine de personnes placées sous haute protection depuis vendredi. Mais selon la RTBF, cette mesure n'a pas de lien avec les perquisitions menées dans la nuit.

Avec AFP