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Une femme pour la première fois à la tête des troupes au combat

Jennie Carignan, chef d'état-major des opérations de l'armée canadienne qui a accédé au grade de général, quatrième rang de la hiérarchie de l'armée de terre, est devenue jeudi à 47 ans la première femme à commander l'infanterie du Canada.

Depuis 30 ans dans l'armée, Jennie Carignan s'est enrôlée trois ans avant que le Canada ouvre en 1989 aux femmes les régiments de combats, une égalité homme-femme seulement acceptée depuis cette année aux États-Unis.

«Sa promotion et sa nomination au poste exigent de chef d'état-major des opérations de l'armée canadienne illustre bien la diversité et l'égalité des chances au sein de notre force militaire», a estimé le ministre de la Défense, Harjit Sajjan.

Si les femmes représentent près de 15% des effectifs de l'armée, elles ne sont cependant que 2,4% dans les forces de combat, selon les chiffres du gouvernement.

De son propre aveu, la générale Carignan n'était pas du genre à jouer à la poupée pendant son enfance dans la campagne québécoise.

«Ma mère n'était pas du genre à me retenir à la vaisselle pendant que les garçons étaient à l'extérieur en s'amusant avec des tractopelles», a-t-elle confié au magazine McLeans.

Cette nomination va aussi dans le sens de l'histoire initié par Justin Trudeau, le premier ministre qui a imposé pour la première fois la parité d'un gouvernement canadien.

«Je suis féministe et j'en suis fier», avait clamé Justin Trudeau après sa prise de fonction.

Colonel depuis 2011 et à la direction du collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu, Jennie Carignan a servi dans des régiments canadiens de maintien de la paix sur le plateau du Golan disputé entre la Syrie et Israël, en Bosnie ou en Afghanistan où elle a dirigé le régiment de génie de la force opérationnelle à Kandahar.

Le génie est d'ailleurs sa spécialité après son diplôme d'ingénieur en génie des combustibles et des matériaux au Collège militaire royal.

Elle y rencontre son futur époux, professeur de mathématiques et qui a souvent sacrifié son avancement dans l'armée, avant de faire valoir ses droits à la retraite, pour s'occuper des enfants.

Enceinte du premier de ses quatre enfants en 1995, elle doit décliner son affectation en Bosnie où elle ira cependant quatre ans plus tard.

Les deux aînés sont sur les traces de la générale: son fils de 20 ans au Collège royal, sa fille cherchant aussi à décrocher un titre d'ingénieur dans les mêmes domaines.

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