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« Cadres chinois cherchent mères porteuses japonaises »

Le Japon, un moyen pour transférer son patrimoine depuis la Chine.

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Selon les médias nippons, les élites politiques de Pékin seraient désormais de plus en plus nombreuses à opter plutôt pour des mères porteuses au Japon, et non plus aux Etats-Unis

Par Yann Rousseau

Publié le 20 juin 2016 à 19:26

Il y a deux ans, la mère porteuse américaine était encore à la mode dans les riches familles chinoises. Louer le ventre d’une mère aux Etats-Unis assurant une nationalité américaine réputée « protégée » à l’un des enfants de la famille et permettant éventuellement à ce jeune citoyen de sponsoriser, une fois qu’il avait atteint l’âge de 21 ans, l’obtention de la carte verte de ses parents. Mais, selon les médias nippons, les élites politiques de Pékin seraient désormais de plus en plus nombreuses à opter plutôt pour des mères porteuses au Japon.

S’il ne donne pas de statistiques précises, le quotidien « Mainichi » a réussi à longuement interviewer, dans son édition du week-end, plusieurs familles se déclarant liées au pouvoir communiste, qui ont récemment usé des services d’un intermédiaire basé à Tokyo pour « obtenir » un enfant japonais. Un premier couple explique ainsi qu’il a recruté une mère porteuse chinoise dans l’Archipel, puis réussi à faire inscrire sur le « koseki » – l’équivalent japonais du livret de famille – de son nouveau-né, un père de citoyenneté nippone, ce qui permet à l’enfant de bénéficier automatiquement de la citoyenneté japonaise.

« Véhicule » pour faire sortir de Chine des actifs financiers

Expliquant les motivations de cette famille, le quotidien rappelle que l’enfant au passeport japonais est un « véhicule » idéal pour faire sortir de Chine des actifs financiers. Sa nationalité est aussi très utile pour acheter de l’immobilier à Tokyo ou pour établir une entreprise dans l’Archipel, que les riches familles chinoises, redoutant toujours l’arbitraire de la dictature de Pékin, identifient traditionnellement comme un Etat de droit sûr, où leur fortune, honnête ou non, pourra être protégée. « Ce serait plus facile pour nous de nous enfuir si la Chine venait à s’écrouler », résume la « mère d’intention », dont l’oncle serait un cadre du gouvernement chinois.

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Un autre père chinois interviewé par le « Mainichi » a laissé les journalistes jeter un œil au compte bancaire, dans l’Archipel, de son « bébé japonais ». A deux ans, il est déjà à la tête d’une fortune de plus de 2 milliards de yens, soit plus de 16 millions d’euros. Des montants que les autorités financières chinoises auront beaucoup de mal à relier à son père, toujours citoyen chinois. L’homme assure d’ailleurs que le Japon se révèle une option plus beaucoup souple que les Etats-Unis pour ces mouvements financiers. Les agences bancaires nippones ne signalant à l’Autorité des services financiers (FSA) que les transactions qu’elles estiment potentiellement liées à des actes délictueux.

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