Don d'organes : du prélèvement à la transplantation, le parcours d'une greffe de foie
Info RTL DOCUMENT RTL - Pour la première fois, une radio a été autorisée à assister à l'intégralité du processus d'un don d'organe. Arnaud Tousch a suivi les équipes médicales depuis le prélèvement d'un foie jusqu'à sa greffe.
Des semaines de négociations ont été nécessaires pour que les équipes de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) consentent à nous permettre de les suivre. Une expérience rare dans des lieux habituellement inaccessibles au grand public.
Le compte à rebours se lance lorsque l'infirmière coordinatrice de prélèvement à l'hôpital Henri-Mondor reçoit un appel de l'Agence de la biomédecine l'informant qu'un foie est disponible pour l'un des patients en attente dans l'établissement. Le donneur se trouvant à 300 kilomètres de là, il ne faut pas perdre la moindre minute pour se mettre en route. Les deux chirurgiens de l'équipe de prélèvement, Filippo et Mike, prennent immédiatement la direction du Bourget, emmenés par la voiture d'urgence de Jérôme, chauffeur chez 360 degrés services. Là-bas, un avion prêt à décoller attend l'équipe.
Une course contre la montre
Une heure plus tard, une voiture nous attend sur le tarmac pour nous emmener vers l'hôpital du donneur. Arrivés au bloc opératoire, la première chose à faire est de s'assurer que l'organe est en bon état et correctement vascularisé. Le donneur est un jeune homme en état de mort encéphalique. Pendant qu'à Créteil le receveur est préparé, l'étape cruciale du clampage et du prélèvement du foie se déroule sans aucun problème, l'organe étant immédiatement placé dans une boîte remplie de glace. Filippo et Mike n'ont maintenant plus que 6 heures, le délai maximal de conservation du foie, pour que la greffe soit effectuée.
Il est temps de repartir vers l'avion pour rejoindre Créteil le plus vite possible. De retour à Henri-Mondor, où le receveur est déjà sous anesthésie, Filippo et Mike passent le relais à l'équipe de transplantation, qui doit selon la loi être différente de celle ayant effectué le prélèvement.
Une cinquantaine de personnes mobilisées
C'est un travail minutieux de 10 heures qui débute alors. Le foie malade doit être retiré et remplacé par celui du donneur. Lorsque celui-ci se voit irriguer par le sang du receveur, il retrouve sa couleur normale, sous le regard à chaque fois fasciné de l'équipe de transplantation. A sa tête, le professeur Azoulay nous confie qu'Ali, Egyptien de 61 ans atteint d'une hépatite, n'avait qu'entre 3 et 6 mois à vivre avec son foie malade. Lorsque nous le retrouvons, quelques jours après sa greffe, Ali n'a que des mots de remerciement envers toutes les personnes, plus de 50 au total cette nuit-là, qui ont contribué à lui sauver la vie.
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