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Présidentielle 2017 : Hollande de plus en plus distancé

EXCLUSIF + DOCUMENT et VIDEO - Selon un sondage Elabe pour Les Echos et Radio Classique, l’écart dans les intentions de vote se creuse entre le président et ses rivaux. Les socialistes peinent à cacher leur grande fébrilité à l’approche de 2017.

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François Hollande.

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 22 juin 2016 à 17:00

C’est un fidèle de François Hollande qui en fait le constat sur le ton de l’humour, mais sans cacher son inquiétude tant « il est plus difficile de remonter que de descendre » : « Ça bouge… mais dans le mauvais sens ». A dix mois de la présidentielle, le chef de l’Etat ne parvient pas à transformer le « ça va mieux » économique en embellie politique. Dans le sondage Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique, il ne dépasse pas aujourd’hui 15% des intentions de vote à la présidentielle. Très loin de son score au premier tour de 2012 (28,63%), il est donné éliminé dans tous les cas de figure testés, même face à François Fillon ou Bruno Le Maire. Dans la pire des hypothèses pour lui, la candidature d’Alain Juppé à droite et celle de Nicolas Hulot chez les écologistes, le président tombe à... 12%.

Que François Hollande soit en mauvaise posture n’est pas une chose nouvelle. Mais le problème, pour lui, c’est que cela s’aggrave encore. Par rapport à notre précédente enquête, réalisée fin avril avec Cécile Duflot comme candidate de la mouvance écologiste, le chef de l’Etat perd du terrain. Et ne fait guère mieux face à Nicolas Sarkozy, qui retrouve de l’oxygène, que face à Alain Juppé. A 14%, il est distancé de 25 points par le maire de Bordeaux (le seul à devancer Marine Le Pen), soit 1 point de plus qu’il y a deux mois. A 15%, il accuse un retard de 10 points sur son prédécesseur à l’Elysée, alors qu’il était de 5 en avril.

« Un énorme doute »

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Le coup est rude pour François Hollande, qui pâtit toujours des effets de la déchéance de nationalité et de la loi travail à gauche. Et d’« une autorité de l’Etat mise à mal à travers les violences », qu’il s’agisse des hooligans lors de l’Euro, des casseurs lors des manifestations ou de l’assassinat d’un couple de fonctionnaires de police par un djihadiste, insiste Yves Marie Cann, le directeur des études politiques de Elabe.

Quant à l’amélioration économique, elle n’est pas encore perçue par les Français, qui jugent négativement le bilan de l’exécutif. « Sur le terrain, personne ne me dit ça va mieux », avoue un parlementaire proche du président. Six électeurs de François Hollande sur dix au premier tour en 2012 voteraient aujourd’hui pour lui dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy est candidat, cinq sur dix si c’est Alain Juppé. « Ce qui est en jeu, c’est la capacité du chef de l’Etat à reconstruire son socle électoral de 2012 », relève Yves Marie Cann, parlant d’un « désaveu cinglant pour un président en exercice ».

« Tout ça fait à bout de souffle »

De la même manière, François Hollande n’est cité (en premier ou second) que par 12 % des sondés parmi les personnalités les mieux placés pour défendre les intérêts de la France à l’international. Loin derrière Alain Juppé (39 %), mais aussi Nicolas Sarkozy (21 %), Marine Le Pen (20 %), Emmanuel Macron (19) ou, même, Jean-Luc Mélenchon (13 %). Cette impopularité persistante du chef de l’Etat, malgré la combativité qu’il affiche, n’est pas de nature à rassurer les troupes. « Tout ça fait à bout de souffle », avoue un député qui lui reste fidèle. « L’âme n’est pas à la joie », dit un autre élu. « Les premiers résultats ont rassurés sur le chemin pris. Pas sur le terrain électoral. Il y a un énorme doute à gauche sur la capacité de Hollande à être un candidat crédible », résume un troisième.

Signe de fébrilité, les parlementaires le pressent d’agir. Certains l’appellent à « aller au charbon, à la rencontre des Français » (même si le climat semble peu propice), au lieu de ses déplacements en espace clos. D’autres le poussent à recevoir ensemble tous les élus de la majorité. D’autres, encore, rêvent d’un grand remaniement. « Si Valls est au même niveau d’impopularité que le président, il ne sert plus », tacle un hollandais, selon lequel « il faut un coup politique et le plus tôt sera le mieux ». Mais pour l’heure, l’Elysée maintient sa stratégie : « Il faut creuser des sillons profonds, pas donner des coups de volant ». Et s’il a des doutes, le chef de l’Etat ne les montre pas. Pas même à ses proches. « Hollande, confie l’un eux, il est airbag : il encaisse tout et rien ne le déforme ». Surtout pas les sondages.

POUR EN SAVOIR PLUS :

VIDEO L'analyse d'Yves-Marie Cann (Elabe)

Sondage réalisé les 20 et 21 juin 2016, auprès d'un échantillon de 926 personnes, selon la méthode des quotas.

DOCUMENT L’intégralité des résultats du sondage

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