Dans une vidéo sur les attentats de Paris diffusée par Daech, Brahim Abdeslam s'entraîne à la kalachnikov dans un décor syrien. Capture écran.

Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser le 13 novembre à Paris, consultait des sites de rencontres pour musulmans célibataires. Photo d'illustration.

Vidéo de propagande

Tantôt décrits comme radicalisés tantôt comme fêtards, fumant joint sur joint en boîte de nuit, les frères Abdeslam ont adopté des comportements contradictoires les mois précédant les tueries du 13 novembre à Paris. Les derniers sites consultés par l'aîné, Brahim, mort en kamikaze au comptoir Voltaire après avoir mitraillé les terrasses du X et XIèmes arrondissements, attestent cette ambivalence.

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Selon des révélations de L'Obs publiées ce mercredi, en analysant le smartphone qu'il a abandonné à son domicile familial, les enquêteurs ont retrouvé la trace de recherches Google qui suggèrent que le djihadiste avait des projets d'avenir. Ainsi, Brahim Abdeslam s'est connecté le 5 novembre, quelques jours à peine avant les massacres, à un site d'annonces immobilières belge et a regardé plusieurs appartements. Le même jour, poursuit l'hebdomadaire, le Molenbeekois de 31 ans a consulté un site de rencontres pour "célibataires musulmans".

"Il a peut-être reçu un appel de dernière minute"

Autre élément troublant: Brahim Abdeslam a pris un rendez-vous, auquel il ne se rendra jamais, en octobre 2015 pour une séance de "hijama". Il s'agirait d'une forme d'exorcisme visant à lutter contre "le mauvais oeil" et la sorcellerie.

Interrogé sur ces étranges découvertes, le grand frère de Brahim, Yézid, a émis l'hypothèse selon laquelle ce dernier a été greffé à l'opération terroriste à la dernière minute. "Vous me faites remarquer qu'il est étonnant de faire une recherche d'appartement une semaine avant de partir à Paris participer aux attentats. Je vous réponds qu'il a peut-être reçu un appel de dernière minute afin d'y participer", a-t-il déclaré lors d'une audition, selon une retranscription dévoilée par L'Obs.

Des chants djihadistes sur Youtube

D'autres recherches Google montrent toutefois que Brahim Abdeslam était radicalisé. Il s'est notamment connecté à Youtube pour écouter des chants djihadistes. Ses contacts téléphoniques montrent, en outre, qu'il était en lien avec des individus connus des services de renseignement belges. Selon des témoignages de proches qui avaient l'habitude de fréquenter son café, le Molenbeekois avait coutume de visionner des vidéos en lien avec la Syrie sur son lieu de travail. Il a d'ailleurs fait un bref séjour sur zone pour s'entraîner auprès de Daech.

Concernant Salah Abdeslam, actuellement détenu en France, son comportement laisse également les enquêteurs circonspects. Il a été aperçu à plusieurs reprises en train de dépenser ses sous au Casino les jours précédant les tueries. Et il apparaît également, aux côtés de Brahim, dans la vidéo tournée en boîte de nuit en février 2015 et diffusée par CNN.

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