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Rendre le recyclage plus fun, telle est leur mission !

PORTRAIT // En 2011, Augustin Jaclin et Emmanuel Bardin ont créé à seulement 23 ans, Lemon Tri, une startup écoresponsable. Leur but ? Faire augmenter le taux de recyclage pour aller vers une économie plus circulaire. Le Moovjee*, partenaire des Echos START, vous éclaire sur leur parcours et donne la parole à leur mentor.

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Augustin (à gauche) et Emmanuel (à droite) ont imaginé un système ludique pour convaincre les gens de plus recycler. (Lemon tri)
Publié le 21 juin 2016 à 08:00

Augustin et Emmanuel sont amis depuis la maternelle. Une fois diplômés de Dauphine pour l’un et de l’Edhec pour l’autre, ils ont eu envie de créer une société ensemble. L’idée de Lemon Tri est venue d’un constat simple : les gens ont l’habitude de recycler à domicile, mais ont moins ce réflexe hors de chez eux. Très intéressés par l’environnement en général, les deux entrepreneurs en herbe décident de se pencher sur les différentes initiatives qui existent en France et à l’étranger jusqu’à trouver LA bonne idée.

Rendre le tri plus sympa

Pour rendre le tri plus sympathique, ils imaginent des machines où les gens sont incités à trier via un système de récompense. Pour chaque emballage, ils gagnent des points, des bons de réduction ou des jetons échangeables contre des produits équitables ou des dons à des associations…

Bingo, ça fonctionne ! L’incitation n'est pas le moteur principal de ce geste citoyen mais elle contribue largement à le renforcer. Pour les entreprises ou collectivités, la prestation est entièrement intégrée. Lemon Tri vient installer la machine de collecte des déchets, s’occupe de la maintenance, récupère ensuite les emballages et les transporte vers un centre de traitement des déchets pour les transformer à nouveau en matière première. Bienvenue dans l’économie circulaire.

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Les machines de la startup sont présentes partout en France (et même en Belgique !), dans des lieux à forte fréquentation comme dans les grandes entreprises de la Défense, les centres commerciaux, les quais de gare, les installations sportives ou les campus. L’offre est à la carte et peut s’adapter à chaque marché : le client a le choix entre 7 modèles de machine, mais peut aussi fixer la fréquence de la collecte et le système d’incitation.

Des “ressources” plutôt que des “déchets”

Augustin et Emmanuel préfèrent  parler de “ressources” plutôt que de “déchets” pour casser l’image de détritus sale dont il faudrait se débarrasser le plus rapidement possible. Le but est de montrer que placée au bon endroit, la ressource a une grande utilité. Pour l’instant, le marché est encore émergent en France avec 500 machines environ, mais en Allemagne il y en a déjà plus de 32.000 ! Les 11 collaborateurs de Lemon Tri ont donc bien l’intention de contribuer au développement du secteur dans l’Hexagone.

Cela n’a pas toujours été rose : les deux associés ont du attendre 18 mois avant de pouvoir se rémunérer ! Et si Emmanuel avait déjà travaillé et mis un peu d’argent de côté, Augustin a dû, lui, travailler à côté en tant que guide touristique les week-ends. Aujourd’hui, ils ne regrettent rien tant il est gratifiant de voir l’activité se développer au jour le jour en créant de l’emploi. Être associé avec son ami d’enfance et faire un job qui a du sens : cela n’a pas de prix !

Agir pour l’insertion

Acteur de l’économie sociale et solidaire, Lemon tri veut encore augmenter son impact social en lançant une co-entreprise avec la Fondation Agir Contre l’Exclusion. Au sein de cette structure d’insertion, des personnes éloignées de l’emploi viendront se former pour réintégrer ensuite plus facilement un milieu professionnel stable.

Les deux entrepreneurs ont été bien entourés à leurs débuts. Incubés à l’Edhec, ils ont aussi été lauréats du Réseau Entreprendre et sont largement soutenus par des dispositifs comme France Initiative ou l'Adive. Augustin a aussi été mentoré par Yoann Hébert : son expérience leur a permis de prendre de la hauteur sur leur quotidien et l’opérationnel. Aujourd’hui, ils sont encore en contact et Augustin sait qu’il peut toujours compter sur son ex-mentor.

Yoann Hébert est mentor au Moovjee, il a créé plusieurs sociétés dans l’informatique dont Netapsys en 2004.

“Dès notre première rencontre avec Augustin, j’ai senti que nous partagions les mêmes valeurs et la même vision de l’entrepreneuriat. Très motivé, dynamique et bourré d’envie de faire des choses, il a su me séduire avec Lemon Tri : un projet rafraîchissant dans un secteur très porteur avec un véritable engagement sociétal.

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La relation mentorale n’est pas à sens unique : le mentor et le mentoré s’apportent mutuellement grâce à leurs personnalités, leurs expériences … Les sessions de mentorat me sortent de mon quotidien, me poussent à réfléchir sur des sujets qui me concernent aussi. Reformuler des questions qu’avait Augustin m’a apporté des solutions et des idées pour ma propre société. Ensemble, nous avons abordé des sujets comme le savoir-être entrepreneur, mais aussi des points plus techniques comme les besoins de financement ou la meilleure façon d’acheter ses machines.

J’ai moi-même été mentoré à l’Institut du mentorat entrepreneurial lorsque j’ai créé Netapsys et cela m’a donné envie de devenir mentor à mon tour. Augustin était mon premier mentoré et la relation a perduré : nous continuons à échanger et à nous voir régulièrement.”


*Le Moovjee (Mouvement pour les jeunes étudiants et entrepreneurs) est une association fondée en 2009 qui a pour mission d'amener les 18-30 ans à considérer la création et la reprise d'entreprise pendant ou à la sortie de leur formation. Leurs actions ? Des rencontres, des programmes de mentorat, le Prix Moovjee - Innovons Ensemble…

le Moovjee

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