Le siège de la Confédération générale du travail (CGT) à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été vandalisé dans la nuit de vendredi 24 à samedi 25 juin par des individus encagoulés qui ont cassé plusieurs portes et vitres, a déclaré Philippe Martinez, le secrétaire général du syndicat. La CGT, fer de lance de la mobilisation contre le projet de loi travail depuis mars – aux côtés de FO, Solidaires, FSU, FIDL, UNEF et UNL – a porté plainte.
Immédiatement condamnées par le premier ministre, Manuel Valls, ces dégradations interviennent deux jours après celles commises au siège de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) à Paris.
« On a évité le pire »
« Ça s’est fait assez vite. Des individus encagoulés avec des sacs à dos ont franchi les barrières et ont tapé, forcément avec des objets costauds, sur des portes et des vitres », a déclaré M. Martinez. « Sur les images de la vidéosurveillance, on voit deux individus », a-t-il précisé.
De sources policières, deux personnes ont effectivement franchi les grilles munis de marteaux vers 23 h 30. Ils ont cassé entre sept et huit vitrines avant d’être mis en fuite par les vigiles.
Toutefois, les personnes encagoulées n’ont pas pu entrer à l’intérieur du siège de la première organisation syndicale française. « Il y a plusieurs portes à franchir pour [y] rentrer. Ils ont cassé la première, les vitres sur les côtés, mais ils n’ont pas pu entrer parce qu’il y a un système qui se déclenche », a poursuivi M. Martinez.
Des individus difficiles à identifier
« On a évité le pire », a encore dit le secrétaire général, assurant que le siège n’avait jusqu’à présent jamais été victime de violences d’« une telle ampleur ». Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Montreuil. « On dispose de vidéosurveillance mais ils vont être très difficiles à identifier à cause des cagoules. Ça ressemble à un match retour après la casse à la CFDT », selon une source policière, qui évoque des personnes « visiblement bien organisées ».
Manuel Valls condamne cet acte
M. Valls a réagi sur son compte Twitter par une « condamnation ferme du vandalisme contre le siège de la CGT ». « Rien ne peut justifier ces attaques contre les acteurs de la démocratie sociale », a-t-il écrit.
La ministre du travail, Myriam El Khomri, a pour sa part manifesté sa « solidarité » avec les militants de la CGT après un acte « intolérable ».
La CFDT qui, elle, soutient le projet du gouvernement, a également vu son siège vandalisé dans la nuit de jeudi à vendredi lors d’une manifestation sauvage, au cours de laquelle une centaine de personnes ont brisé des vitres et inscrit sur la façade : « C’est fini de trahir ».
Face aux dégradations subies par certains de ses locaux ou aux attaques verbales contre la CFDT, « ce qui [l]’intéresse », ce sont les résultats des élections professionnelles, a déclaré son secrétaire général, Laurent Berger, samedi, à Amboise (Indre-et-Loire).
La dégradation de la façade du siège, « ça n’a malheureusement pas été une surprise. Depuis quelques semaines, dans les entreprises, nos militants sont inquiétés, insultés. Des locaux à Béthune [Pas-de-Calais], Limoges, Toulouse ont été, soit envahis, soit dégradés. On a entendu dans les médias certains fustiger la CFDT, lui accoler des mots de guerre comme trahison, collabos... », a encore expliqué le responsable syndical lors d’un point de presse.
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