NDDL : un référendum pour sortir de la crise ?

Les bureaux de vote ont ouvert en Loire-Atlantique où près d'un million d'électeurs doivent se prononcer sur l'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes.

6Médias (avec AFP)

Les électeurs de Loire-Altlantique s'apprêtent à se prononcer sur ce projet qui empoisonne la vie publique de la région depuis près de 50 ans.  
Les électeurs de Loire-Altlantique s'apprêtent à se prononcer sur ce projet qui empoisonne la vie publique de la région depuis près de 50 ans.   © AFP

Temps de lecture : 3 min

C'est une consultation inédite qui se déroule ce dimanche pour les quelque 968 000 électeurs de Loire-Atlantique qui vont devoir se prononcer sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Alors que les opposants, emmenés par deux associations, avaient tout tenté pour faire interdire ce référendum local, le Conseil d'État a validé, lundi 20 juin, sa tenue. Les détracteurs estimaient que la question posée aux habitants arrivait beaucoup trop tardivement au vu de l'avancement du projet de transfert de l'actuel aéroport nantais, biaisant ainsi l'issue du référendum. Une requête retoquée par l'institution qui a estimé que la question posée n'était « pas ambiguë ».

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Une consultation populaire qui ne devrait pourtant pas mettre si facilement un terme à cinquante ans de polémique, récemment revenue sur le devant de la scène médiatique avec les heurts fréquent entre militants de la ZAD (zone d'aménagement différé) et les forces de l'ordre. Si les observateurs prédisent une participation faible en raison d'une absence de campagne officielle et la lassitude des habitants, des récents sondages donnent les pro-aéroport largement majoritaires lors de cette consultation.

Un référendum à simple valeur d'avis

C'est sur un projet d'aéroport à deux pistes, déclaré d'utilité publique en 2008, que les électeurs locaux sont invités à se prononcer, en répondant à la question : « Êtes-vous favorable au projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? » Le vote se déroulera, comme pour n'importe quel scrutin, dans 1 051 bureaux de vote, répartis sur les 212 communes du département, de 8 heures à 18 heures, et jusqu'à 20 heures à Nantes.

Jeudi 23 juin, Manuel Valls a annoncé devant le Sénat que les travaux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes devront débuter « dès l'automne » si le oui l'emporte. À l'inverse, le Premier ministre a assuré que « si le non l'emporte, le projet sera abandonné ». Cette consultation locale, annoncée le 11 février par François Hollande et première du genre en France, n'a que valeur d'avis, mais François Hollande et Manuel Valls ont promis qu'elle serait suivie d'effet, quel que soit le taux de participation et quel que soit son résultat.

Pourquoi ce transfert et pour quel coût?

Décidé dans les années 1960, ce projet avait été mis en pause durant 25 ans avant d'être exhumé des cartons en 2000 au nom de la décentralisation. Le trafic de l'aéroport de Nantes a en effet explosé en l'espace d'une quinzaine d'années passant de 2 millions de personnes en 2000 à près de 4,4 millions en 2015. Pour les pro-aéroport, ce désengorgement de l'agglomération nantaise est indispensable.

Cofinancé par le concessionnaire privé Vinci à hauteur de 56,1 % et par le gouvernement et six collectivités territoriales, le coût du projet a été évalué en 2010 à 561 millions d'euros pour 4 millions de passagers. Avec un aéroport calibré pour 9 millions de passagers, la facture grimperait à 992 millions d'euros, un montant qui n'inclut pas les travaux connexes permettant l'accès au nouvel aéroport, et ce, à la charge des collectivités.

Les opposants chiffrent eux ce projet à 1,5 milliard d'euros minimum, soit « huit à dix fois plus » que le réaménagement de l'aéroport existant, estimé à 175 millions. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) le chiffrait en 2013 à 825 millions d'euros pour 9 millions de passagers, une adaptation qui nécessiterait la fermeture de l'unique piste pendant « au moins trois mois ». Non chiffrée par l'État et le concessionnaire, l'éventuelle indemnisation versée à Vinci en cas d'abandon du projet serait de 150 à 200 millions d'euros selon les opposants.

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Commentaires (23)

  • Etamine2

    Il faut :
    - degager les zadistes
    - degager les Nuit Debout qui font quoi le jour
    - ne plus repondre aux desideratas des syndicats qui ne representent qu une minorite de salaries.
    Le gouvernement quel qu il soit doit nous montrer qu il avance meme s il ne prend que des'mesurettes'.

  • René 88

    Bien d'accord avec vous, cher monsieur.
    Entendre votre premier ministre vociférer "Condamnation ferme du vandalisme contre le siège de la CGT. Rien ne peut justifier ces attaques contre les acteurs de la démocratie sociale", CGT, des grands démocrates, comme ceux de l'URSS ?
    Comptez sur moi, mais peut-être pas dans le même camp, même si le votre usurpe le vocable du KampduBien !

  • foiredenumée

    Y répondre par oui ou non ? Avec quels arguments réfléchis ? Sonnerie "la Berloque" !