On le pressentait, mais ça semble dorénavant acquis. Le diesel, c'est fini. Évidemment, il bouge encore. Bien sûr, les très gros véhicules, et les camions, rouleront pendant quelques temps encore au mazout. Mais le virage vers l'hybride et l'électrique est plus qu'entamé, il est au milieu de la courbe, à la corde, et ne demande qu'à accélérer dans la dernière ligne droite du succès. En témoigne le plan de PSA en la matière, et l'arrivée d'une nouvelle auto coréenne, un SUV, le Kia Niro, qui ne s'envisage même plus au mazout, une première.
11 modèles d'ici 2021, dont 0 diesel
Chez Peugeot - Citroën, l'offensive est lancée. Dans son plan quinquennal, Carlos Tavarès, n'évoque même pas le développement de nouveaux moteurs diesel, mais des blocs essence hybrides et électriques. Ils vont équiper pas moins de 11 modèles d'ici 2021 répartis entre Peugeot, Citroën et DS. Cette dernière marque ouvrira le ban dès 2019. Et le boss du Lion est ambitieux. Ses hybrides rechargeables devraient permettre de rouler 60 km en silence et sur la seule puissance des batteries, de manière à effectuer les trajets quotidiens en électrique, avant de passer le relais (le week-end?) au bloc thermique. Même ambition affichée pour les moteurs entièrement électriques dont l'autonomie devrait atteindre 450 km. Soit autant qu'une Tesla. Évidemment, 2019 pour l'hybride, et 2021 pour l'électrique, ce n'est pas demain matin.
L'hybride en attendant l'électrique
Mais chez PSA, on estime que ce dernier mode de propulsion prendra réellement son envol à ce moment là. Un basculement rendu possible grâce à des batteries plus performantes et un meilleur maillage des bornes de recharge publiques. En attendant, les moteurs hybrides ont quelques belles années devant eux pour faire oublier le mazout et faire patienter dans l'attente du mieux. Leur batterie, évidemment plus petite que celle d'une auto toute électrique permet de réduire la consommation, et donc les émissions de C02, de plus en plus taxées dans de plus en plus de pays. On connaît le système par cœur depuis que Toyota l'a inventé en 1997 avec sa Prius, qui en est aujourd'hui à sa quatrième version. Mais si le Japonais est un précurseur, que d'autres ont suivi, aucun n'a encore osé un SUV uniquement propulsé de cette manière. Il existe bien un Rav-4 hybride, toujours chez Toyota, mais les versions diesel de l'engin raflent toujours le gros des ventes. Ce qui ne risque pas d'arriver avec le Kia Niro.
Il n'est disponible, ou plutôt le sera dès le mois de juillet, qu'avec un couple essence -électrique de 141ch. Une formule osée que l'on n'attendait pas du Coréen généralement suiviste en matière de nouvelles technos. Signe que pour les dirigeants de la marque, le marché est désormais prêt pour une telle voiture. Car chez Kia, on ne fait pas dans les petits volumes. Le groupe qu'il forme avec Hyundai et Genesis est le cinquième constructeur mondial, pas vraiment réputé pour les petites séries aventureuses. Pourtant, son SUV, légèrement plus court qu'un Renault Kadjar au top des ventes du genre, fait le pari de l'hybride et pourrait bien convaincre les réticents.
Un SUV hybride, et seulement hybride
Pas plus laid qu'un autre (on ne demande pas aux crossovers d'être des tops models) il annonce une consommation de 3,8 l/100km. On sait ce qu'il en est des chiffres officiels en la matière et du décalage avec la réalité. Celle ci est plus proche des 6,5l, ce qui, avec une conduite vigoureuse et un poids de 1 500 kg est une performance. Vendu entre 27.000 et 33.000 euros, il est, en plus, dans la moyenne des tarifs de ce type de voiture, et bénéficie, en plus d'un bonus de 750 euros, en bon élève écolo qu'il est (88g de C02 au km seulement). Enfin, le Niro est équipé de série d'une très bonne boite auto 6 vitesses à double embrayage qui renvoie à la préhistoire celle qui est installée à bord des Toyota hybrides. Que demander de plus? Une meilleure autonomie électrique? La version rechargeable débarquera l'année prochaine avec, promettent ses concepteurs, plusieurs dizaine de km en silence et en électrique. Et pour ceux qui ne veulent pas grimper dans un SUV, l'hybride arrive en version berline chez le cousin Hyundai avec la Ioniq, elle aussi hybride, ou au choix, électrique. Mais elle non plus ne sera jamais produite en version diesel. Ce carburant so 20e siècle.
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