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Les défaillances d'entreprises dépassent le niveau de la crise de 2009

L'année 2013 a été plus dure pour les entreprises françaises qu'au plus fort de la crise économique.

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Publié le 12 février 2014 à 09h01, modifié le 12 février 2014 à 12h37

Temps de Lecture 2 min.

Les économistes le craignaient, c'est désormais une certitude : l'année 2013 a été plus dure pour les entreprises françaises que le fut celle de 2009, au plus fort de la crise économique qui suivit la chute de la banque américaine Lehman Brothers.

L'an dernier, 63 452 entreprises ont été mise en redressement judiciaire ou liquidées dans l'Hexagone, un chiffre en progression de 5,3% par rapport à 2012, selon le baromètre annuel publié mercredi 12 février par l'assureur-crédit Coface. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui de 2009, pourtant déjà un pic, lorsque 63 204 défaillances d'entreprises avaient été enregistrées.

Évolution des défaillances d'entreprises en France

TRÈS NETTE DÉTÉRIORATION

« La détérioration est très nette », observe Yves Zlotowski, économiste en chef chez Coface, « fragilisées une première fois par la crise de 2009-2010, les entreprises les plus vulnérables n'ont pas résisté à la récession enregistrée en 2013. On peut parler d'effet à double lame. »

Seul réconfort : le rythme de défaillance a légèrement ralenti en fin d'année, celles-ci n'ayant progressé « que » de 2,9% au quatrième trimestre, contre respectivement 9,8% et 8,2% aux deuxième et troisième trimestres.

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Selon Coface, le coût financier de ces défaillances, qui additionne l'ensemble des dettes fournisseurs des entreprises concernées qui risquent donc de ne jamais être honorées, est estimé à 4,8 milliards d'euros, un chiffre lui aussi supérieur à 2009, où il était chiffré à 4,7 milliards.

« Bien que les ETI [entreprises de taille intermédiaire] soient légèrement moins touchées, le coût reste très élevé, notamment en raison des redressements judiciaires de FagorBrandt et de Mory Ducros en novembre, ces deux entreprises représentant 6% du coût total ».

PLUS DE 210 000 EMPLOIS MENACÉS

Au total, 211 716 emplois seraient menacés suite à ces défaillances, un chiffre en progression de 6,3%, calcule l'assureur-crédit. « Depuis 2011, on voit des acteurs de plus en plus gros faire faillite, cela explique le coût social important », estime Jennifer Forest, économiste chez Coface.

Preuve supplémentaire de cette détérioration, 285 719 salariés ont bénéficié à un moment ou à un autre en 2013 du régime de garantie des salaires (AGS), un système patronal qui prend en charge les salaires du personnel en cas de redressement, de liquidation judiciaire ou de sauvegarde d'une entreprise. C'est 3% de plus qu'un an auparavant et cela a représenté un montant de 2,19 milliards d'euros (+5,4% par rapport à 2012), un chiffre supérieur à celui de 2009 (2,11 milliards d'euros), selon la Délégation Unédic AGS.

A titre de comparaison, seulement 26 235 défaillances d'entreprises ont été enregistrées en Allemagne en 2013, en diminution de 9,8% par rapport à 2012, alors que le nombre de sociétés y est similaire au nôtre (4 millions outre-Rhin, 3,8 millions dans l'Hexagone). « Mais les entreprises étant plus grosses en Allemagne qu'en France, le coût financier y est beaucoup plus élevé », relèvent les experts de Coface.

En attendant, 2014 ne devrait pas voir la situation s'améliorer. Selon les calculs de Coface, il faudrait que la France connaisse un taux de croissance de 1,6% pour que le nombre de défaillances se stabilise, à défaut de diminuer. « Or, nous ne tablons que sur une progression de 0,6% cette année », indique M. Zlotowski.

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