Seine-et-Marne: Des autistes sous vidéosurveillance à leur insu

La maison d’accueil spécialisée pour autistes (MAS) Vercors, en Seine-et-Marne, est dans le viseur du Défenseur des droits. En cause, des caméras de surveillance installées dans l’établissement sans raison médicale et sans que les familles ne soient informées. Une forme grave de maltraitance que le Défenseur des droits - qui a dépêché ses enquêteurs en mars 2016 - s’apprête à dévoiler dans une décision que Le Parisien - Aujourd’hui en France a pu consulter.

« Un climat humain insupportable »

Selon les informations du quotidien, cela fait des années que des caméras ont en effet été installées dans les couloirs, les chambres. Et rien n'y fait allusion dans la charte d’accueil des résidents. Pas de panneau d’affichage, ni de document spécifiant l’intérêt de ces caméras. Les salariés ne sont ni informés ni formés.

En théorie, explique au Parisien, un ancien éducateur, les caméras étaient là pour « intervenir rapidement, notamment dans les cas de grande épilepsie ». Les faits contredisent cette explication : « Le personnel de nuit qui avait devant lui les écrans ou le personnel éducatif qui faisait les transmissions ne nous remontaient jamais d’informations sur les crises qui avaient eu lieu. ». Un autre salarié dénonce « un climat humain insupportable ».

Dans sa décision, le Défenseur recommande à la direction « de cesser les pratiques illégales en sollicitant les autorisations requises, en informant les personnes concernées et en adoptant un usage de la vidéosurveillance raisonné et respectueux de la vie privée ». Il se réserve à tout moment le droit de saisir le procureur de la République, note le quotidien.