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Quel est l’impact du trafic routier sur la pollution atmosphérique à Paris ?

Un épisode de pollution « grave » aux particules fines de type PM2,5 affecte l’Ile-de-France depuis mercredi.

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Publié le 30 juin 2016 à 13h53, modifié le 23 février 2018 à 10h37

Temps de Lecture 3 min.

A l’occasion d’un épisode de pollution aux particules fines qui touche la capitale depuis mercredi 21 février, nous republions cet article initialement paru en juin 2016.

NOx, PM2,5, PM10… ces acronymes et sigles scientifiques décrivent l’air que respirent quotidiennement les Parisiens. Le trafic routier est présenté comme un des principaux responsables de la pollution de l’air et, face à cet enjeu de santé publique, des mesures de restrictions ont été prises par la mairie de la capitale, dont la limitation de la vitesse de circulation sur certains axes et les restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants.

Quels sont les polluants présents dans l’air à Paris ?

Dépassant fréquemment les normes réglementaires et présentant des risques pour la santé, les polluants dont on vise la diminution sont :

Les polluants atmosphériques

  • les oxydes d’azotes (NOx, addition des émissions de monoxyde d’azote – NO – et de dioxyde d’azote – NO2 –). Les NO2 peuvent provoquer une inflammation des voies respiratoires, une augmentation du risque bronchitique et une diminution de la fonction respiratoire ;
  • les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM). Ils sont issus naturellement de la végétation, du charbon, du gaz et du pétrole. On les retrouve aussi dans les colles, les vernis, les peintures ainsi que de l’évaporation d’essence. Par inhalation ou par contact avec la peau, ils peuvent provoquer des troubles cardiaques, digestifs, rénaux ou nerveux. Certains, comme le benzène, sont cancérigènes.

Les particules primaires (PM)

Issues d’un mélange de différents composés chimiques et de différentes tailles, on y trouve les particules PM10 de diamètre inférieur à 10 µ et les PM2,5 de diamètre inférieur à 2,5 µ.

L’exposition fréquente à ces particules augmente le risque de maladies cardio-vasculaires et respiratoires, des cancers pulmonaires.

Quelle est la part du trafic routier dans ces émissions ?

Deux tiers des oxydes d’azote

Les émissions de NOx représentent 78,3 tonnes au kilomètre carré par an à Paris, soit dix fois plus que l’Ile-de-France, ce en raison de fortes émissions sur une surface réduite. Elles sont émises pour les deux tiers par le trafic routier, les véhicules diesel étant les principaux contributeurs.

La moitié des PM10

Le trafic routier est responsable à 50 % des émissions de PM10 à Paris, c’est six fois plus qu’en Ile-de-France (7,8 tonnes/km2/an contre 1,3 tonne/km2/an).

Une baisse de 56 % des PM10 a été observée entre 2000 et 2012, elle est de − 60 % pour le trafic routier.
La moitié des PM2,5

Elles sont issues pour moitié du trafic routier. Les véhicules diesel sont les principaux émetteurs de ces particules primaires.

Une baisse significative des émissions de PM2,5 de 63 % a été enregistrée entre 2000 et 2012, elle atteint 70 % pour le trafic routier, en raison notamment d’améliorations technologiques, comme le filtre à particules sur les véhicules diesel.

La géographie de la pollution

Bien que les niveaux de pollution restent supérieurs aux normes et exposent un Parisien sur deux à des dépassements de valeur limite annuelle, la qualité de l’air à Paris s’est améliorée depuis dix ans.

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Ces améliorations s’expliquent en partie par la baisse du trafic routier et une diminution de la vitesse (de 19 km/h à 17 km/h).

Le boulevard périphérique concentre la plus grande partie de la circulation parisienne et ne sera pas concerné par les mesures gouvernementales de restriction de circulation. Le 10 janvier 2014, la vitesse a été abaissée de 10 km/h, amenant sa vitesse maximale à 70 km/h, mais son volume de circulation est reparti à la hausse entre 2013 et 2014, ainsi que sa vitesse moyenne, qui est passée de 38,1 km/h à 38,8 km/h. Cette mesure visait, outre la réduction du nombre d’accidents, une baisse de la pollution.

On retrouve l’impact du périphérique et de la pollution qu’il génère sur la carte établie par PlosOne en 2015. Sans surprise, les quartiers à proximité du boulevard périphérique sont parmi les plus pollués, mais aussi une partie du centre-ville, qui concentre un trafic dense, ainsi que sur les axes routiers le long de la Seine.

Contrairement à ce qu’on peut penser, cette pollution n’affecte pas en priorité les classes défavorisées, reléguées à la périphérie de Paris. Les 8e, 9e, 17e arrondissements comptent parmi les endroits les plus pollués de la capitale.

Sources : Airparif, Observatoire des déplacements à Paris.

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