Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Brexit » : même les éditorialistes du « Sun » commencent à regretter

Kelvin MacKenzie s’est rendu compte, un peu tard, que se « libérer de la dictature de Bruxelles » était une chouette idée sur le principe, mais dans les faits, pas vraiment rassurante.

Publié le 28 juin 2016 à 15h07, modifié le 28 juin 2016 à 16h59 Temps de Lecture 2 min.

On peut tous se tromper, non ?

A peine les résultats du vote demandant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne étaient-ils officialisés, que les premiers témoignages de regrets, de remords et même de honte étaient publiés dans la presse.

On peut ajouter à ce groupe d’électeurs repentis le nom du journaliste Kelvin MacKenzie. Ce qui est assez surprenant, car l’éditorialiste avait signé, à la veille du vote, une tribune intitulée « Les 10 raisons pour lesquelles il faut voter « Leave « au référendum » dans The Sun, un des tabloïds les plus lus du pays et un de ceux qui avaient le plus ouvertement pris position, pesant de tout son poids pour que les électeurs quittent l’UE. Le milliardaire octogénaire Rupert Murdoch, propriétaire du titre, en avait décidé ainsi.

Moins d’une semaine après le référendum, MacKenzie a signé un petit encadré dans The Sun pour dire à ses lecteurs qu’il n’était plus trop sûr d’avoir fait le bon choix. Et que se « libérer de la dictature de Bruxelles » était une chouette idée en principe, mais, dans les faits, pas vraiment rassurante.

« Quand j’ai mis ma croix à côté du “Leave”, j’ai ressenti une montée comme si, pour la première fois dans ma vie, mon vote comptait. J’avais du pouvoir. Quatre jours après, je ne ressens plus vraiment la même chose. J’ai les remords de l’acheteur. Un sentiment de “fais attention à ce que tu souhaites”. Pour être honnête, je suis inquiet de ce que nous réserve l’avenir. »

Le petit texte, dans sa naïveté, contraste totalement avec l’exposé, sûr de lui et plein de verve, qui l’a précédé. Il reflète l’état d’esprit d’une partie de l’électorat, dont les certitudes et les envies se sont évaporées quand ce qu’ils voulaient, mais ne pensaient pas qui arriverait, arriva. Comme Kelvin MacKenzie, ils se sont rendu compte qu’ils avaient fait campagne, et voté, pour les mauvaises raisons.

Mais Kelvin MacKenzie a été rédacteur en chef du Sun entre 1981 et 1994, perfectionnant la couverture politique ultra déséquilibrée et la ligne éditoriale du tabloïd. Les lignes qu’il a écrites et semble regretter ont influencé une partie de la population à voter comme lui, pour « cette montée », ce « sentiment de pouvoir », sans leur dire qu’il y aurait une gueule de bois derrière.

Ses remords ont donc beaucoup de mal à passer, dans un camp comme dans l’autre. Le Guardian a trouvé un tweet qui résume joliment la schizophrénie ambiante outre-Manche, où même Boris Johnson, ancien maire de Londres et partisan du « Leave », ne sait plus vraiment quoi faire.

« Quelqu’un devrait dire à Kelvin MacKenzie qu’on ne peut pas avoir les remords de l’acheteur quand vous êtes un des vendeurs. »

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.