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Tour de France

Le Tramadol, un médoc à dormir debout

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Tour de France 2016dossier
L’antidouleur, prisé des coureurs jusqu’à la dépendance, a une fâcheuse tendance à endormir… d’où des chutes. Il devrait être bientôt banni du Tour.
par Pierre Carrey, Envoyé spécial à Coutances (Manche)
publié le 1er juillet 2016 à 20h01

Les coureurs cyclistes sont-ils en train de se ruiner la santé avec un médicament autorisé en compétition et néanmoins bien connu pour ses effets secondaires ? L’utilisation dans le peloton du Tramadol, antidouleur dérivé de l’opium, est «un problème de santé publique plus que de dopage», souligne le docteur Armand Mégret. Le médecin de la Fédération française de cyclisme confirme à Libération : «Oui, il existe des cas de coureurs dont la consommation de Tramadol a entraîné une incidence sur la santé.» Combien sont concernés ? Quelle est la nature de ces complications physiques voire psychologiques ? Aucune étude épidémiologique n’a été menée parmi les coureurs en France ou à l’étranger. Quant à l’Agence mondiale antidopage (AMA), elle a attendu le mois de mars dernier pour annoncer le lancement d’une étude universitaire, alors que cet antidouleur est commercialisé depuis 2007.

Aujourd'hui encore, et peut-être plus que jamais, le Tramadol, alias «Trama», est prisé de nombreux coureurs, comme plusieurs sources l'ont confirmé à Libération. Son utilisation par des sujets sains, parfois à forte dose, pourrait expliquer la hausse des accidents dans le peloton cette saison, voire des addictions. Le docteur Jean-Jacques Menuet, médecin de l'équipe Fortuneo-Vital Concept, rappelle que «le Tramadol entraîne des effets sur la vigilance, et il s'agit certainement d'un facteur dans les accidents de la sécurité routière, surtout s'il interagit avec des

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