Obsèques du pape François : pourquoi certaines reines seront-elles en noir, d’autres en blanc ?

Le quotidien du détenu le plus surveillé de France est dévoilé par le «JDD» qui a visité la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.
«Le Journal du dimanche » dévoile le quotidien de Salah Abdeslam en prison. En effet, deux de ses journalistes ont pu accompagner le député Thierry Solère qui a visité la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), où le seul survivant du commando terroriste qui a frappé Paris le 13-Novembre est incarcéré depuis plus de deux mois . Il a pu interroger des responsables de la plus grande prison d’Europe ainsi que des surveillants du bâtiment D3 où le Français de 26 ans est écroué.
D’après ces témoignages, Salah Abdeslam «se lève vers 11 heures». Il passe beaucoup de temps à prier. Il lit aussi le Coran, et observe le ramadan –comme 45% des détenus selon la directrice de la sécurité, Laure Haccoun. Mais dès la tombée du jour, le prisonnier «passe du temps à se faire à manger». «Il regarde assez peu l'Euro» et préfère «la téléréalité» qu’il regarde des «heures» durant.
Le terroriste pratiquerait aussi le sport, puisqu’ en dépit de la surpopulation carcérale (le taux d’occupation de Fleury-Mérogis est de 195%) une cellule a été transformée en salle de sport … exclusivement réservée à cet individu, comme s’en est étonné le député LR de Boulogne dans une lettre à Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice, au lendemain de cette visite.
Ce traitement de faveur s’explique-t-il parce qu’il n’a pas accès aux «promenades» classiques ? «Si on le laissait aller dans la cour, sa vie serait en danger. Il y a ici au moins un détenu dont la sœur a été tuée sur les terrasses», explique en tout cas la directrice de la sécurité. Le prisonnier aurait, enfin, reçu quatre ou cinq visites de membres de sa famille, qu’il peut voir au parloir, sans contact possible. «En cas de déplacement de Salah Abdeslam, tout est vidé sur son parcours», souligne l’hebdomadaire.
De même source, le «détenu quasi modèle» qu’il était à son arrivée s’est quelque peu crispé, notamment du fait de la surveillance 24 heures sur 24 dont il fait l’objet, comme il s’est en plaint auprès des juges. En effet, l’administration redoute par dessus tout que le témoin clé des pires attentats qu’ait connus la France (130 morts) attente à ses jours. Il est filmé sans interruption et ses moindres faits et gestes sont consignés dans un carnet.
«A son arrivée, il était poli, maintenant, il ne parle plus», a ainsi confié Mario Guzzo, responsable des bâtiments centraux, au «JDD». Ce dernier fait état d’un «premier incident consigné, il y a quelques semaines quand l'administration s'est aperçue qu'Abdeslam pouvait échanger, la nuit, avec d'autres détenus. Ses "voisins" ont aussitôt été transférés. Dans la foulée, le terroriste a eu une vive altercation avec un des surveillants de son étage. "C'était au cours d'une fouille, qu'il déteste. Il est très pudique, précise un surveillant. Quand il a voulu s'opposer à une fouille corporelle, le ton est monté avec un agent et cela a été assez tendu.»
Salah Abdeslam a été arrêté après quatre mois de cavale, le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek, dont il est originaire. Il a été transféré en France le 27 avril en exécution du mandat d'arrêt européen délivré à son encontre le 19 mars 2016 par Paris. Il sera défendu par le célèbre pénaliste lillois Me Frank Berton.