Emploi : un smicard français moins cher qu'un Polonais ou qu'un Portugais

Selon le rapporteur général au Budget, un salarié français au smic revient à son employeur à 1 609 euros/mois contre 1 756 euros pour un Polonais.

Source AFP

Photo prise le 18 janvier 2006 de fiches de salaire. 
Photo prise le 18 janvier 2006 de fiches de salaire.  © AFP PHOTO

Temps de lecture : 2 min

Un salarié français payé au niveau du smic coûte moins cher à son employeur que son équivalent polonais ou portugais détaché en France, selon les calculs du rapporteur général au Budget, Valérie Rabault (PS). En prenant en compte les effets du CICE et du pacte du responsabilité, « les cotisations patronales ne sont désormais plus que de 10 % du montant du salaire brut pour un salaire au smic, contre 20 % en 2007 et 2012 », a indiqué lundi soir Valérie Rabault à l'occasion du débat sur le projet de loi sur le règlement du budget 2015 à l'Assemblée nationale.

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« Désormais, un salarié français rémunéré au smic revient à son employeur à 1 609 euros par mois » en tenant compte du bénéfice du CICE (estimé à 87 euros), selon Valérie Rabault. « S'il était polonais et payé en France au smic avec des cotisations sociales payées en Pologne, le coût serait pour son employeur de 1 756 euros. En Roumanie, il serait de 1 619 euros, en Espagne de 1 788 euros et au Portugal de 1 697 euros », selon les calculs de Valérie Rabault et basés sur une note du ministère des Finances. La Pologne est le principal pays d'origine des salariés détachés en France, avec 46 816 travailleurs. Suivent le Portugal (44 456), l'Espagne (35 231) et la Roumanie (30 594).

La directive européenne mise en cause

Dimanche, Manuel Valls avait menacé de ne plus appliquer la directive européenne sur les travailleurs détachés si la France n'obtenait pas gain de cause à Bruxelles sur sa demande d'un alignement « par le haut » des cotisations sociales versées afin de lutter contre le « dumping social ». Encadré par une directive européenne de 1996, le détachement permet à une entreprise européenne d'envoyer temporairement ses salariés en mission dans d'autres pays de l'UE, en n'appliquant que le noyau dur de sa réglementation (smic, conditions de travail), tout en continuant de payer les cotisations sociales dans le pays d'origine. Mais le système fait l'objet de nombreux détournements : non-déclaration, dépassement des durées maximales de travail, hébergement indigne, etc. Et là où les travailleurs détachés touchent le smic, les salariés français sont parfois mieux rémunérés.

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Commentaires (21)

  • dousig dousig

    C'est un épouvantail un truc à effrayer les patrons comme le grand méchant loup : ici quand il y a une lutte à l'instant X on nous dit que l'attitude de la CGT effraie les patrons qui ne viendront pas s'installer et que donc aucune lutte ne doit se durcir OK mais quand une entreprise arrive la peur de la CGT n'a eu aucun effet, on a juste créé des emplois que les gens ont pris et quand on décide le les supprimer, marine Harvest ou Gad c'est sûr la CGT gueule mais sa présence n'a rien provoqué, les décisions étaient prises ailleurs. J'ai lu avec intérêt le renouveau presque toscan de votre région. Ceux que vous décrivez travaillent où dans des industries de pointe ? On en a eu à Lannion mais délocalisation d'Alcatel et patatras et on ne leur a pas demandé s'ils étaient bons ou pas (ils l'étaient) mais production ailleurs décidée et pareil pour la chaussure autour de Cholet. Si la MO française est foutue c'est qu'on a tiré un trait dessus !

  • cadetout

    Qu'avez-vous contre les salariés portugais ? Cela fait plus de 60ans qu'on en voit travailler en France. Et contre les salariés polonais ? Ah oui je sais, ils sont compétents et travailleurs.

  • guy bernard

    Ce qui prouve bien qu'ici comme ailleurs (au Royaume-Uni, par exemple) que les problèmes de concurrence entre pays d'Europe ne tiennent pas seulement aux coûts qui sont un faux-pretexte.
    et si on parlait maintenant de l'employabilite qui, à mon avis est le principal problème : savoir le faire et vouloir le faire (pour être simple).