AVENTUREAvec leur ULM, ils donnent des ailes à la science

Avec leur ULM, ils donnent des ailes à la science

AVENTUREDeux Parisiens se sont lancés dans un tour du monde en ULM pour venir en aide à des projets scientifiques…
Clémentine et Adrien ont fait le tour du monde avec leur ULM pour aider les scientifiques.
Clémentine et Adrien ont fait le tour du monde avec leur ULM pour aider les scientifiques. - Wings for science
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Ils ont laissé tomber la robe d’avocate et l’uniforme de pilote de ligne pour un sac à dos et un ULM. Depuis 2008, Clémentine et Adrien passent une bonne partie de leur temps dans les airs pour la bonne cause : aider les scientifiques du monde entier à obtenir des images aériennes nécessaires à leurs études. « Nous avions envie de voyager mais en nous investissant dans des projets locaux, explique Clémentine Bacri. Après un premier survol d’une zone archéologique en France, à la demande de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), nous avons pensé qu’il y avait quelque chose à faire du point de vue scientifique. »

« Un réel changement de point de vue »

L’aventure « Des ailes pour la science » a vu le jour avec un appel à projets : en proposant aux chercheurs de mettre leur ULM gratuitement à leur service, Clémentine et Adrien ont construit leur périple au fil des projets retenus. « Nous avons reçu des centaines de réponses et finalement nous avons choisi 15 projets de recherche pour un voyage de 14 mois », chiffre Clémentine. « Nous avons privilégié les projets qui n’avaient jamais eu l’occasion de faire des recherches aériennes et pour qui l’utilisation de l’avion permettait un réel changement de point de vue », ajoute Adrien.

Leur premier tour du monde, démarré en 2012, les a emmenés d’Islande en Grèce, en passant par le Canada, la Guyane, le Brésil, le Pérou, le Chili, l’Australie, l’Indonésie, l’Inde et la Jordanie. A chaque fois, ils ont fourni des clichés aériens précieux aux chercheurs : « Au Canada, nous avons aidé Greenpeace à localiser les baleines dans le Saint-Laurent afin de faire prolonger un moratoire sur la prospection pétrolière dans le fleuve », explique Clémentine. Au Chili, leurs photos ont permis de modéliser le recul d’un glacier qui menace tout un pan de montagne d’effondrement mais aussi de découvrir un lac dans une zone encore non cartographiée du pays. Recherches archéologiques au Pérou, étude des volcans en Indonésie, modélisation en 3D des glaciers au Groenland… Clémentine et Adrien ont constaté que les chercheurs du monde entier avaient besoin d’un coup de main, surtout pour « la recherche fondamentale, sans perspective de dépôt de brevet, ou sur les animaux moches », note Clémentine.

Pollution partout, fatalité nulle part

Avant de repartir dans quelques semaines pour une seconde session de vols à but scientifique, Clémentine et Adrien font une escale à Paris, et seront ce mercredi au BHV pour dédicacer les deux livres issus de leur aventure. Ils retourneront ensuite très prochainement en Amérique du Sud pour faire des photos qui permettront de localiser l’origine d’une pollution touchant un fleuve. « Il y a beaucoup plus de pollution dans le monde que je ne l’imaginais, confie Clémentine. Elles sont souvent bien cachées, loin des villes. Beaucoup de zones qui me semblaient pures et protégées ne le sont pas et je suis désolée de voir que les discours alarmistes qu’on entend sont fondés. Mais j’ai aussi rencontré plein de gens qui avaient des solutions, et cela donne envie de s’engager avec eux. »

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