Le métro de nuit à Paris, ce n'est pas pour tout de suite

Anne Hidalgo veut révolutionner la nuit à Paris. "Dans la période que nous traversons, la Nuit parisienne a besoin d'être soutenue par un vrai consensus, celui d'une société soucieuse de ne rien renier de son désir de liberté", a indiqué la maire socialiste devant le Conseil de Paris, mardi, en faisant référence aux attentats de novembre. "Nous nous attacherons à défendre un élément-clé de notre patrimoine commun pour proposer une Nuit animée, vivante et respectueuse de tous", a ajouté la maire en détaillant un plan pour la vie nocturne parisienne, doté de 12 millions d'euros.

La Ville va ainsi demander au Stif, organisme des transports d'Ile-de-France et à la région, en charge des Transports, une "extension des horaires du métro le week-end" et un renforcement du réseau des bus de nuit, le Noctilien.

De son côté l'organisme des transports d'Ile-de-France en charge des Transports affirme à L'Express ne pas "avoir entendu parler de ce projet" avant ce mardi, faisant valoir que les conditions ne sont pas remplies pour mettre en place cette modification. "Il faut que notre prestataire, la RATP, soit en capacité de pouvoir assurer un service plus long", fait savoir l'organisme.

Du côté de la régie intéressée, on rappelle que l'activité ne s'arrête pas complètement la nuit. "Quand le service prend fin, c'est la maintenance qui prend le relais", explique-t-on à l'Express. Ensuite, la question du budget devra être évoquée. Et la discussion risque d'être tendue quand on sait que le Stif a annoncé un déficit de 300 millions d'euros la semaine dernière. La décision sera prise en conseil d'administration, présidé par Valérie Pécresse, "mais pas avant la fin de l'été". En attendant, des études sont en cours sur les transports la nuit "mais plus pour les Noctiliens (les bus de nuit parisiens)", confie le Stif.

Il faut que "nous reprenions la marche du progrès", a indiqué Frédéric Hocquard, conseiller municipal PS délégué à la Nuit en affirmant que l'amplitude des horaires de métro n'avait pas changé depuis 2008 et que le réseau du Noctilien était saturé. La nuit dans la capitale, ce sont "plus de 4000 lieux avec terrasses, 800 établissements ouverts après 2 heures du matin, 1,5 milliard de chiffre d'affaires, 600 000 salariés qui travaillent entre 21 heures et 6 heures et 200 000 entre minuit et 5 heures, soit 13% de l'emploi à Paris", a-t-il rappelé.

Le plan de la municipalité pour dynamiser la nuit parisienne comprend également une mission confiée à l'élu parisien Jean-Luc Romero. L'objectif: valoriser la nuit LGBT dans la capitale. Un Comité des usagers sera installé en fin d'année, un "Night Mayor Summit", Sommet des maires consacré à la vie nocturne, sera organisé à l'Hôtel de Ville l'an prochain comme une campagne de promotion à l'international.