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Philippines / Chine

Tensions sino-philippines: l'appel du pied du nouveau maître de Manille à Pékin

Le nouveau président philippin Rodrigo Duterte a proposé mardi 5 juillet 2016 de dialoguer avec la Chine au sujet d'une procédure internationale d'arbitrage qui empoisonne les relations entre Pékin et Manille depuis plusieurs années. A la demande des Philippines, la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye doit en effet se prononcer prochainement sur les revendications de Pékin en mer de Chine méridionale.

Le président philippin Rodrigo Duterte (à droite), le 1er juillet 2016 à Quezon City.
Le président philippin Rodrigo Duterte (à droite), le 1er juillet 2016 à Quezon City. REUTERS/Romeo Ranoco
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Changement de ton à Manille. Rodrigo Duterte, qui a pris ses fonctions de président la semaine dernière aux Philippines, s'est certes déclaré optimiste quant à l'éventualité d'une décision favorable à Manille de la Cour permanente d'arbitrage, basée à La Haye, dans le litige qui oppose son pays à la Chine. Mais si la décision de la CPA, qui devrait rendre ses conclusions le 12 juillet, « nous est favorable », explique le nouvel homme fort de l'archipel, « parlons », a-t-il déclaré dans un discours devant l'armée de l'air.

Dernière démonstration de main tendue de Rodrigo Duterte envers Pékin, cette nouvelle prise de position tranche avec les vues de son prédécesseur Benigno Aquino, qui entretenait des relations particulièrement délétères avec son homologue chinois. En 2013, le président Aquino avait lancé ladite requête devant la justice internationale pour contrer les prétentions territoriales de la Chine, très active dans la Zone économique exclusive revendiquée par l'Etat philippin, et tout particulièrement autour de l'atoll Mischief et des hauts-fonds de Scarborough.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce nouvel appel du pied ne passe pas inaperçu. Le geste du nouveau président philippin coïncide avec des manœuvres militaires que Pékin s'apprête à entamer autour des îles Paracels, une autre zone disputée de la sous-région, contrôlée militairement par Pékin et revendiquée par Taïwan et le Vietnam. Mais « nous ne sommes pas prêts à faire la guerre. La guerre est un vilain mot », a déclaré Rodrigo Duterte, avant la décision tant attendue de la CPA.

Balayée par Pékin, qui a prévu publiquement de rejeter ses conclusions, cette procédure internationale doit rendre sa copie sur la base de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, dont la Chine est membre. En lançant cette initiative, Benigno Aquino, qui avait par ailleurs signé un nouveau traité de défense avec les Etats-Unis, avait aggravé considérablement les tensions entre les deux capitales. Mais aujourd'hui, l'allié traditionnel de Washington en mer de Chine méridionale semble donc, sous le leadership de Rodrigo Duterte, changer de cap.

Déjà, pendant sa tonitruante campagne présidentielle, Rodrigo Duterte avait emprunté un ton nettement plus conciliant vis-à-vis du géant chinois, dont il attend des investissements massifs pour soutenir sa politique en matière d'infrastructures. Mais cet appel au dialogue, entre deux pays qui ne se parlaient plus ces dernières années, s'inscrit dans un contexte extrêmement tendu, susceptible par moments de dégénérer en conflit régional. A titre d'exemple, Pékin observe d'un très mauvais œil le déploiement récent de deux groupes aéronavals américains en mer de Chine du Sud.

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