Quand le patron de Messenger dévoile le secret des bots

Avec près d’un demi-milliard d’utilisateurs en propre et le soutien du graphe de 1,7 milliard d’utilisateurs de Facebook, Messenger prend de plus en plus de place chez le Californien.

De passage à Paris pour Vivatech, David Marcus qui en a la charge, a parlé de ses ambitions et de l’évolution globale de la communication avec ce type d’outils et l’explosion des bots

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Quand le patron de Messenger dévoile le secret des bots

"C’est une entité à part dans Facebook, mais nous gardons une stratégie commune." David Marcus, patron de Messenger, ne veut rien dire de plus de l’ambition pourtant forte que l’entreprise de Mark Zuckerberg imagine pour sa messagerie. Une app à part entière qui ressemble à une envie de Facebook de créer un web dans le web. "Le réseau social Facebook et Messenger sont deux modes de partage et de consommation totalement différents, précise le VP des produits de messagerie. Avec le premier, on essaie d’avoir une approche business du newsfeed. Messenger met davantage l’internaute en position active, tout en profitant de nos presque 1,7 milliard d’utilisateurs et du graphe. Si on réinventait les télécoms aujourd’hui, ces deux éléments seraient un énorme avantage…"

Une des deux premières app d’appel vidéo

De passage à Paris le 1er juillet à l’occasion du salon Viva Technologie, David Marcus est venu répandre la bonne parole avec quelques chiffres. Messenger dispose désormais d’un demi-milliard d’utilisateurs actifs qui seraient de plus en plus nombreux à en faire leur messagerie principale. “Et nous sommes parmi les premières app d’appel vidéo”, ajoute le VP, avant de laisser entendre que Messenger pourrait même déjà se placer parmi les deux premières ! L'équipe Messenger compte 250 personnes sur les 13 000 employés de Facebook, mais s’appuie en particulier sur le laboratoire d’intelligence artificielle parisien dirigé par Yann Lecun.

Des débuts d’idée de monétisation

Autres preuves du succès de l’app ? Depuis l'officialisation des chat bots il y a seulement 10 semaines, 21 000 développeurs ont rejoint la communauté et 1500 d’entre eux ont développé 11 000 bots… "Nous ne sommes pas pressés de monétiser, ajoute cependant David Marcus, mais nous étudions différents modèles. Comme celui "de la pub à l’action" depuis le newsfeed du réseau social – l’utilisateur clique sur une pub dans Facebook et consomme dans Messenger, ndlr . Ou celui des messages sponsorisés à la condition que l’utilisateur ait été à l’initiative de la conversation. On teste doucement, mais avant il y a encore beaucoup de choses à faire du côté de l’utilisation de Messenger."

Que devient M, le majordome mi-IA, mi-humain ?

L’importance de Messenger est apparue aux yeux de tous quand en 2015, Facebook a fait de son outil de chat une app téléchargeable à part entière, y compris par des internautes non abonnés au réseau social. Messenger s’appuie sur la puissance du graphe Facebook mais dispose aussi de fonctions qui explorent de nouveaux univers. C’est le cas de M, son majordome, mi-IA, mi-humain, censé rendre tous les services possibles. Ou de sa plate-forme de bots officialisée en mai 2016 et dont le succès ne se dément pas. "Début juillet, nous avons ajouté la possibilité d’échanger des SMS dans notre version Android, poursuit David Marcus. Et nous allons travailler sur la réinvention de la boîte de réception. Depuis ses tout débuts, elle n’a pas évolué et reste une liste qui défile."

Les petits personnages du bot Meetic

En France, les bots ont déjà séduit Meetic, mais aussi Voyages SNCF ou l’app d’impression photos Cheerz. En Europe, il faut ajouter KLM. La clé, pour David Marcus, c’est que "contrairement à ce qui se passe avec une app spécifique d’entreprise, avec un chat bot, l'utilisateur et l’entreprise sont identifiés en tant que tel dès le départ. Qui plus est, le contexte n’est jamais perdu." David Marcus évoque les premières bonnes pratiques éprouvées par ces pionniers. “Le bot de Meetic marche fort, assure-t-il, parce qu’ils ont conçu deux petits personnages dans un dialogue simple. Ce qui marche, ce qui rend un chat bot plus efficace qu’une app, c’est ce type de personnalisation. Et du côté des médias, ceux qui plaisent sont ceux qui n’envoient pas plus d’une notification par jour...”

Des bots en parallèle des apps

Le patron de Messenger explique d’ailleurs plus globalement pourquoi les bots vont se développer rapidement, mais en complément des apps. "En Europe et aux Etats-Unis, on télécharge de moins en moins d’app. Et quand on le fait, on les oublie en page 4… La plupart ne sont ouvertes qu’une fois. En résumé, si on n’est pas dans les cinq premières, c’est très difficile. Si vous utilisez souvent Uber, vous passerez par l’app. Mais si vous avez des besoins ponctuels, mieux vaut une conversation avec un bot. Après les sites et les apps, nous devons inventer la prochaine génération d’interaction, d’expérience mobile."

M et Messenger, la filière française de Facebook

Quant à M, David Marcus assure que son IA a fait beaucoup de progrès même s’il faudra sans doute encore deux ou trois ans de perfectionnement, ne serait-ce que parce que c’est un outil difficile à internationaliser. "Au début, il ne savait même pas donner la météo sans qu’un humain n’aille la chercher", se souvient le patron de Messenger. Le français rappelle que pour accélérer le processus, il a acheté début 2015 la jeune pousse d’un autre français, Wit.ai, spécialisée dans la commande vocale sur le modèle Siri. Son fondateur, Alexandre Lebrun, travaille aujourd’hui avec l’équipe de Yann Le Cunn… La french touch de Facebook.

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