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"C'est un match important pour Antoine, pour l'équipe, pour les fans. Mais il ne s'agit de rien d'autre. Je ne pense pas au football avec ce qu'il s'est passé. J'essaie de ne pas y penser du tout." Plus de huit mois après les attentats de Paris, et alors que la France et l'Allemagne s'affrontent pour la première fois depuis les attaques au Stade de France, la sœur d'Antoine Griezmann, rescapée du Bataclan, revient ce mercredi dans les colonnes du New York Times sur ces tragiques événements.
"Et puis nous avons entendu crier"
"Au début, nous pensions qu'il s'agissait d'un canular, d'une blague. Nous pensions que cela faisait partie du concert. Et puis nous avons entendu crier", se rappelle la jeune femme, qui assistait au concert du groupe américain Eagles of Death Metal avec son compagnon Simon Degoul, tandis que son frère disputait un match amical au Stade de France contre la Mannschaft.
Maud Griezmann se souvient ne pas avoir été au courant pendant le concert des explosions entendues au stade vers 21 h 20 ni des attaques contre plusieurs restaurants de la capitale. La sœur du footballeur avait en effet décidé de ranger son téléphone portable dans son sac, et ne pas s'inquiéter du score du match disputé par son frère, pour mieux profiter de la musique.
"L'unique moyen"
Quand les terroristes débarquent au Bataclan, la jeune femme raconte avoir été poussée avec son petit ami dans le coin droit de la salle de concert, près de la scène. Alors qu'elle se jette à terre pour éviter les balles, elle est séparée de Simon Degoul, et se retrouve allongée à côté d'une autre femme.
Si elle n'arrive pas, aujourd'hui, à se rappeler de sa couleur de cheveux, ni même de sa taille, elle n'a jamais oublié les mains de la personne étendue à ses côtés. Maud Griezmann tient en effet l'une des mains de cette femme, tandis que son compagnon tient l'autre. Chacun exerce alors régulièrement, et pendant 90 minutes, de légères pressions sur les mains de cette femme, signes qu'ils sont toujours en vie. "C'était l'unique moyen pour nous dire que nous étions toujours vivants", affirme-t-elle au quotidien américain.
Après l'arrivée des forces de l'ordre, Maud Griezmann parvient finalement à s'échapper. Pour courir plus vite, elle a retiré ses chaussures. Elle appelle sa mère, lui crie "Je suis sortie, je suis sortie", encore et encore, ne sachant quoi dire d'autre, puis marche place de la République pour attraper un taxi avec son compagnon et rentrer chez elle.
"La France va gagner"
"Ma famille et la vie me servent de thérapie", assure aujourd'hui Maud Griezmann. La jeune femme, qui se charge de la stratégie publicitaire d'Antoine Griezmann, n'a pourtant évoqué en détail les attentats du 13 novembre qu'une seule fois avec son frère, après l'attaque de supporteurs du Real Madrid. Le sportif et sa sœur décident alors qu'il est important de passer à autre chose.
Maud Grizemann, qui assure que la demi-finale de l'Euro prévue jeudi ne devrait pas réveiller d'émotions cachées, ni pour elle ni pour sa famille, ajoutant qu'elle ne fait aucun lien entre les Bleus et les attaques, assistera au match au stade Vélodrome. Elle sera également dimanche avec sa famille au Stade de France pour la finale, car elle ne doute pas une seule seconde que "la France gagnera" demain.