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Vingt mille tonnes de déchets déversés dans un lac de Suzhou en Chine

Les déchets, en provenance de Shanghai, étaient accumulés contre une rive du lac qui fournit en eau potable la ville touristique. Un problème courant en Chine.

Par  (Shanghaï, correpondance)

Publié le 06 juillet 2016 à 08h54, modifié le 06 juillet 2016 à 19h15

Temps de Lecture 3 min.

Une décharge près du lac Tai, le 4 juillet 2016.

Les centaines de mètres carrés d’ordures au premier plan font presque oublier la beauté des falaises se jetant dans le lac Tai. Les habitants de Suzhou ont eu la désagréable surprise de découvrir une gigantesque décharge illégale au bord d’un de leur lac, vendredi 1er juillet. La ville, située à 70 km à l’ouest de Shanghai, en Chine, est connue pour ses cours d’eau bucoliques qui lui ont valu le surnom de « Venise de l’Orient ». Le lac Tai est aussi l’une des principales ressources en eau potable de la ville.

Le 1er juillet, la police a arrêté 8 bateaux qui s’apprêtaient à déverser 4 000 tonnes de déchets, principalement des gravats issus de chantiers et des déchets ménagers. Des photos diffusées dans les médias chinois montrent d’imposantes péniches dont la cargaison bombée est masquée par des bâches. Environ 20 000 tonnes avaient déjà été entreposées depuis début juin, d’après des témoins.

Les membres d’équipage ont tous été arrêtés. D’après le gouvernement du district de Wuzhong qui a donné une conférence de presse le 4 juillet, les bateaux transportaient des déchets depuis Shanghai. Le terrain, appartenant à un centre de désintoxication, était loué illégalement à un intermédiaire en lien avec une entreprise du bâtiment. Le patron de l’entreprise, l’intermédiaire et le propriétaire des bateaux ont été arrêtés. Ils avaient même signé un contrat en mars dernier prévoyant le dépôt de 4 millions de tonnes sur 18 mois, pour un montant de 21 millions de yuans.

Des responsables du bureau de l’environnement local ont assuré avoir effectué des tests le 4 juillet prouvant que la qualité des eaux du lac n’était pas affectée. Mais les officiels chinois minimisent très souvent les risques environnementaux.

Un tiers des déchets plastiques retrouvés dans les océans

Les décharges sauvages plus petites sont très courantes en Chine, notamment à la campagne, où les services de ramassage d’ordures n’existent pas forcément. On voit souvent des petits tas d’ordures incandescents en bout de village. Mais l’urbanisation rapide de la Chine pose un problème bien plus compliqué aux autorités. Les nouveaux urbains, qui accèdent à la société de consommation, rejettent de plus en plus de déchets : les Chinois jetaient en moyenne 1,1 kg de déchets par personne et par jour en 2012 – plus qu’en France (0,75 kg), mais moins qu’aux Etats-Unis (2,04 kg).

Pourtant, le pays serait responsable du tiers des déchets plastiques retrouvés dans les océans, d’après une étude publiée dans la revue Science en février 2015. « Les ordures qui n’ont pas de valeur marchande pour le recyclage sont soit directement brûlées soit jetées dans des cours d’eau, et finissent dans la mer. C’est très courant dans les zones rurales dépourvues de système de gestion des ordures », expliquait Chen Liwen, chercheuse pour l’association Nature university à Pékin, interrogée par le quotidien Hongkongais South China Morning Post au moment de la publication de l’étude.

La combustion des déchets, solution controversée

La combustion des déchets, qui sert d’alternative aux décharges, est elle aussi controversée. Ces dernières semaines, une série de manifestations ont éclaté à travers la Chine contre des projets d’incinérateurs qui produisent de l’électricité à partir de la combustion d’ordures, critiqués pour leurs rejets polluants. Ils seraient pourtant la moins mauvaise solution, à condition d’intégrer les meilleures technologies, selon les experts, car les décharges peu contrôlées polluent les sols et les eaux souterraines.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Manifestations en Chine contre des projets polluants

Autre victime des rejets sauvages, les plages hongkongaises sont touchées par des marées d’ordures depuis plus d’un mois, principalement en provenance du delta de la rivière des Perles, la vaste zone urbaine chinoise comprenant Canton et Shenzhen. Des pêcheurs hongkongais ont même repéré une petite île chinoise, Weilingding, en train elle aussi d’être transformée en décharge à ciel ouvert, rapporte l’ONG Sea Shepherd. A Shenzhen, en décembre 2015, un glissement de terrain sur une décharge géante avait fait 77 victimes.

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