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Dallas: cinq policiers tués lors d’un rassemblement

Deux suspects ont été arrêtés dans le cadre de la fusillade survenue jeudi à Dallas et lors de laquelle cinq policiers ont été tués. Les tirs ont été déclenchés pendant un rassemblement pour protester contre la mort de deux hommes noirs tués par les forces de l’ordre.

Un cinquième policier a été tué dans la fusillade à Dallas, a annoncé vendredi le département de police de Dallas sur son compte Twitter.

« Cela a été une nuit dévastatrice. Nous sommes tristes d’annoncer qu’un 5e policier a été tué », a précisé la police de Dallas sur Twitter. Les cinq agents ont été tués par des tireurs isolés, jeudi à la fin d’un rassemblement dans cette ville du sud des Etats-Unis pour dénoncer la mort cette semaine de deux hommes noirs sous les balles des forces de l’ordre.

Tôt vendredi, des policiers de Dallas ont échangé des tirs avec un homme qui a affirmé avoir posé des « bombes partout » dans la ville. « Le suspect avec lequel nous sommes en train de négocier et qui a échangé des tirs avec nous au cours des 45 dernières minutes a dit à nos négociateurs (…) qu’il y a des bombes partout » dans le centre-ville, a déclaré le chef de la police de Dallas, David Brown.

Trois autres suspects ont été placés en garde à vue, a-t-il également affirmé. Le président Barack Obama, arrivé à Varsovie dans la nuit de jeudi à vendredi pour un sommet de l’Otan, a été mis au courant de la mort de plusieurs policiers dans une fusillade à Dallas, a annoncé son porte-parole. « Le président a été informé des tirs contre des policiers à Dallas. Il a demandé à ses collaborateurs de le tenir au courant de la situation au fur et à mesure qu’ils reçoivent de nouvelles informations », selon le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.

Outre les quatre policiers tués, sept agents et un civil ont été blessés, selon les autorités.

Le rassemblement à Dallas faisait partie de plusieurs manifestations organisée à travers les Etats-Unis pour protester contre la mort de deux hommes noirs abattus par la police cette semaine, l’un en Louisiane (sud), l’autre dans le Minnesota (nord).

Leur mort a de nouveau plongé les Etats-Unis face au démon du racisme, le président Barack Obama dénonçant jeudi un « grave problème » rongeant l’Amérique.

Des équipes du SWAT, la force d’intervention d’élite de la police, ont été déployées en nombre après que les coups de feu ont éclaté vers 02H00 GMT, selon des chaînes de télévision locales.

Dallas: cinq policiers tués lors d'un rassemblement
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Restriction des vols au-dessus de Dallas

Les autorités de l’aviation civile américaine ont décidé de restreindre les vols au-dessus de la ville de Dallas (Texas, sud) après les tirs ayant tué jeudi quatre policiers dans le centre-ville.

« Aucun pilote ne peut opérer un aéronef dans la zone couverte » par cette interdiction, selon un communiqué publié à l’intention des pilotes et compagnies aériennes. « Seuls les vols de secours sous la direction de la police de Dallas sont autorisés dans l’espace aérien ». Les restrictions de vols sont valides de 03h35 GMT à 11h30 GMT.

« Grave problème »

La mort de deux hommes noirs sous les balles des forces de l’ordre en deux jours a provoqué un regain de tension aux Etats-Unis.

Avant les tirs de Dallas, le président Obama avait souligné que son pays a vécu « trop de fois des tragédies » et appelé la police à entreprendre des réformes, dans une déclaration depuis Varsovie.

Ces deux morts coup sur coup sont le symbole d’un « grave problème » dans la société américaine, avait-il assuré plus tôt.

Il ne s’agit « pas d’incidents isolés ». Ils sont « symptomatiques de défis plus larges au sein de notre système judiciaire », a-t-il martelé, citant les « disparités raciales » et le « manque de confiance (…) entre les forces de l’ordre et de trop nombreuses communautés ».

Plusieurs manifestations et veillées ont été organisées à travers le pays, comme à Dallas, après la mort de Philando Castile dans le Minnesota mercredi et d’Alton Sterling en Louisiane la veille.

Avec des pancartes et T-shirts appelant à « Arrêter d’exécuter les Noirs » et « Mains en l’air, ne tirez pas », des centaines de manifestants, de tous âges et origines, s’étaient rassemblés jeudi soir devant la résidence du gouverneur à Saint Paul, capitale du Minnesota.

De New York à Los Angeles en passant par Washington et Chicago, de nombreuses personnes se sont rassemblées. A Manhattan, plusieurs milliers de personnes se dirigeaient vers Times Square en scandant notamment « Assez » et « Black Lives Matter », (« Les vies des Noirs comptent »), du nom du mouvement qui dénonce les violences policières contre les Afro-américains.

La candidate démocrate à la présidentielle de novembre Hillary Clinton a estimé sur Twitter que « trop de familles noires sont en deuil. Trop de jeunes hommes et femmes noirs nous ont été enlevés ». La superstar de la pop Beyoncé a ajouté sa voix au concert d’indignations.

« La guerre contre les gens de couleur et toutes les minorités doit cesser », écrit la chanteuse, qui a déjà dénoncé les brutalités policières contre les Noirs. « Nous en avons assez que de jeunes hommes et femmes de nos communautés soient tués. C’est à nous de nous lever pour exiger +Arrêtez de nous tuer+ ».

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